- Sous-lieutenant Robert Waddington
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 26 janvier 1917 (brevet n°5254)
- Cité dans le communiqué aux armées du 1er octobre 1918
- Escadrilles SPA 154, SPA 31, N 12, N 67
- Né le 28/10/1893 à Lyon (6e arrondissement)
- Mort le 11/02/1986 à Saint-Baudelle (Mayenne) (Mort naturelle.)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
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Croix de Guerre
5 palme(s)
2 étoile vermeil
1 étoile(s) d'argent
1 étoile(s) de bronze
Profils
Robert Waddington
12 victoires sûres (dont 5 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »
Paul, Yvan, Robert (son prénom d’usage) Waddington naît à Lyon le 28 octobre 1893 dans une grande famille fortunée franco-britannique comptant nombre d’industriels, scientifiques et officiers supérieurs, et même un vice-président du conseil (premier ministre), William Waddington, au pouvoir en 1879. Le jeune homme grandit à Lyon et va recevoir une éducation soignée de la part de son père, professeur à la faculté de lettres. Il obtient son baccalauréat ès-sciences et, ajourné de son service militaire en raison d’une constitution trop faible, poursuit ses études en lettres et début 1914 est en Angleterre pour effectuer un stage dans une banque.
Quand la guerre éclate il revient en France par sens du devoir et cherche à s’engager dans l’armée, mais doit batailler avec les médecins militaires qui finissent par l’admettre pour le service auxiliaire le 15 décembre 1914, où il peut gagner le 141e régiment d’artillerie de Marseille. Restant au dépôt du régiment au camp d’Aubagne, son niveau d’éducation est très apprécié de ses supérieurs. Il finit par être envoyé au front vers le mois de mars 1915 où le jeune homme fluet, incapable de porter son barda, devient plus ou moins la mascotte de sa compagnie.
Nommé caporal en juin 1915, il est volontaire pour l’aviation et sans le moindre piston y est accepté le mois suivant grâce au permis de conduire qu’il possède et qui le désigne pour une place de conducteur à l’escadrille N 67 au mois de septembre 1915, stationnant à Verdun. Quand débute la bataille du même nom à la fin du mois de février 1916, Robert Waddington, promu sergent, peut côtoyer l’as Jean Navarre qui est affecté à sa formation, ainsi que nombre d’autres pilotes qui deviennent célèbres. Un évènement tragique va le motiver pour les imiter : la mort au combat de son frère aîné Fréderic, disparu en mer du nord sur son avion le 17 mai.
Avide de le venger, sa demande de passer en école de pilotage est appuyée par son chef d’escadrille et il intègre les écoles de pilotage en septembre dont il ressort breveté et affecté à l’escadrille N 12 à la fin du mois de mars 1917. L’unité, regroupée avec les N 31, 48 et 57, forme le GC 11 qui stationne alors en Champagne pour appuyer l’offensive du Chemin des Dames. C’est là que Robert Waddington effectue ses premières missions et remporte rapidement une victoire le 11 mai 1917. Promu adjudant en juillet lorsque le GC 11 est envoyé dans les Flandres, il y est descendu par la DCA mais peut se poser dans ses lignes. Le GC 11 passe l’hiver en Champagne où, promu au grade de sous-lieutenant, il va être muté à l’escadrille SPA 154 le 6 mars 1918. L’unité, sous les ordres du capitaine Lahoulle, se fait une spécialité de la chasse aux Drachen qui deviennent un objectif prioritaire lors des offensives allemandes du printemps 1918 qui viennent de débuter.
Volant en compagnie d’un groupe de pilotes particulièrement motivés, comprenant notamment le grand as Michel Coiffard, le tableau de chasse de Robert Waddington va vite s’envoler : il remporte pas moins de dix victoires aériennes, dont cinq ballons, jusqu’à la fin du mois d’août 1918 et a l’honneur de voir son nom mentionné dans le communiqué aux armées du 1er octobre 1918. Muté à l’escadrille SPA 31 le 17 septembre 1918, il y remporte sa 12e et dernière victoire homologuée contre un Fokker D.VII au terme d’un combat épique mené seul contre une nuée de chasseurs ennemis et dont il réchappe grâce aux performances supérieures de son SPAD XIII.
Démobilisé en 1919, il se marie et fonde une famille de deux enfants, puis s’installe au Maroc à la fin des années 1920 pour revenir en France en 1933 en prenant un poste de direction au service aviation de la compagnie pétrolière Shell. Il pilote à ce titre son propre avion de tourisme et prend des responsabilités à l’aéroclub de France.
Resté officier de réserve très actif, il est mobilisé en 39-40 avec le grade de commandant puis désigné pour prendre la tête du Centre d’Instruction à la Chasse (CIC) de Chartres. Il sera blessé à ce poste lors d’une attaque aérienne le 19 mai 1940 et refusera d’être hospitalisé, restant sur place pour superviser l’évacuation de l’école vers Perpignan où il sera démobilisé après l’armistice. Œuvrant pour la résistance de son poste à la société Shell durant l’occupation, il se consacre à l’aéronautique après la libération en devenant administrateur de l’aéroclub de France. Il s’installe ensuite à Saint-Baudelle (Mayenne) lors de sa retraite, exploitant un domaine agricole. C’est là qu’il s’éteint, le 11 février 1986.
Sources
- Témoignage personnel - Histoire orale SHD n°026
- Dossier individuel SHD n°29999/1