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Xavier Sevin (-de)
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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Profils

Xavier Sevin (-de)

12 victoires sûres, 13 victoires probables
Palmarès détaillé »

Joseph Marie Xavier de Sevin naît le 10 mars 1894 à Toulouse, dans une famille d’aristocrates fortunés comprenant de nombreux militaires où son père vit de ses rentes. Le jeune homme va grandir avec son frère et sa sœur cadets entre la ville de Toulouse et le château familial de Marmande. Il bénéficie d’une éducation soignée se concluant par l’obtention du baccalauréat ès-sciences au terme duquel il décide, pour suivre une certaine tradition familiale, de tenter le concours d’entrée à l’école de St-Cyr qu’il obtient au mois de juin 1914. Il n’a pas commencé sa scolarité quand éclate la guerre quelques mois plus tard. Bien que bénéficiant d’un sursis d’incorporation, il s’engage volontairement comme simple soldat au 14e régiment d’infanterie de Brive au mois de septembre 1914, où il va combattre sur le front et être rapidement promu au grade de caporal, puis sergent.

Il est toutefois rapidement récupéré par l’école de St-Cyr qui le fait passer au 96e régiment d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant le 5 décembre 1914. Il est de nouveau muté au 19e bataillon de chasseurs le 11 mars 1915 où il va y être grièvement blessé le 19 avril suivant de plusieurs éclats d’obus. Evacué à l’arrière, il fait alors une demande pour passer dans l’aviation, où se trouve déjà son frère Thierry en tant qu’élève et dans laquelle il a des relations : le frère de sa mère n’est autre que le commandant Jean de Rose de Tricornot, chef de l’aviation de la 5e armée et promoteur de l’aviation de chasse. Sans doute avec l’aide bienveillante de cet oncle il entre le 15 juillet 1915 à l’école d’aviation de Pau – mais avec un funeste signe du destin survenu trois jours plus tôt : son frère Thierry s’est tué dans un accident de vol au camp d’aviation de St-Cyr. Malgré ce drame, Xavier suit les cours avec attention et obtient son brevet de pilote militaire le 19 octobre suivant et se retrouve affecté en novembre à l’escadrille N 12 de son oncle où les as tels que Navarre et Pelletier Doisy ont obtenu les premières victoires aériennes de l’aviation française au printemps 1915. A cette époque, l’escadrille vole sur Nieuport 10 et ne tarde pas à recevoir des Nieuport 11, agiles petits monoplaces de chasse qui vont obtenir la maîtrise du ciel à Verdun où son oncle le commandant de Rose va décéder accidentellement le 11 mai 1916.

Xavier de Sevin ne participera pas à cette bataille car la N 12 sera une des rares escadrilles à ne pas y être affectée, restant dans la région de Reims où le jeune pilote va y remporter sa 1ere victoire homologuée le 11 juillet 1916. Il ne connaîtra le ciel de Verdun que lors des opérations de reconquête à la fin de l’année 1916, où, promu au grade de lieutenant, il va y remporter une seconde victoire le 4 mars 1917. La N 48, amalgamée avec 3 autres escadrilles pour former le GC 11, va quitter Verdun le 8 avril 1917 pour participer à la bataille du Chemin des Dames où De Sevin, pilotant un SPAD décoré d’un cor de chasse et d’une rose en hommage à son oncle, y remportera ses 3e et 4e victoires homologuées. Combattant ensuite dans les Flandres où il remporte deux nouveaux succès, il quitte la SPA 12 à la fin du mois de décembre 1917 pour prendre le commandement de l’escadrille SPA 26 avec le grade de capitaine, une escadrille du prestigieux GC 12 dit des Cigognes. Son tableau de chasse augmente de quatre nouvelles pièces lors des offensives allemandes de printemps, atteignant le seuil de 10 succès le 16 mai 1918 qui lui donne l’honneur de voir son nom figurer dans le communiqué aux armées du 24 juin 1918.

Une délicate mission va lui incomber à la fin du mois d’août : la discrète prise en mains du célèbre Roland Garros, évadé d’Allemagne et qui a souhaité reprendre sa place en escadrille après une longue captivité. Le fameux pilote d’avant-guerre a des problèmes de vue qu’il cache avec des lunettes spéciales et n’est plus aussi affuté au pilotage qu’il pouvait l’être en 1915 avant sa capture. Malgré une victoire en collaboration (non homologuée) qu’il remporte avec De Sevin le 2 octobre 1918, il se fera descendre trois jours plus tard. Le capitaine Xavier de Sevin termine pour sa part la guerre avec 12 victoires homologuées et 11 non-confirmées.

Retournant à St-Cyr après l’armistice pour y poursuivre sa scolarité interrompue par la guerre, il entre à l’école d’application de la cavalerie de Saumur mais une chute de cheval lui fait comprendre que cette arme est obsolète. Il fait alors des démarches pour être affecté dans l’aviation en 1920 où il va connaître diverses affectations et commandements, se mariant en 1921 à la mairie de Quimper avec sa fiancée Mlle Blanchet de la Sablière et fondant avec elle une famille qui comportera sept enfants. Muté au Maroc en 1929 pour y diriger le 37e régiment d’aviation, il en est rapatrié moins d’un an plus tard pour des raisons sanitaires. Il devient alors notamment professeur à l’école d’application de l’aéronautique, puis chef de l’instruction à l’école de pilotage d’Istres en 1932.

Le 1er octobre 1938, il est nommé attaché de l’air en Roumanie avec le grade de colonel et occupe toujours ce poste quand éclate la seconde guerre mondiale. C’est de ce pays qu’il assiste à l’effondrement de la France. Maintenu en poste par le gouvernement de Vichy, il est dans un esprit très anti-allemand et profite de sa fonction pour observer durant l’année 1941 les concentrations de troupes et collecte des renseignements permettant de déduire l’attaque allemande contre l’URSS, renseignements qu’il transmet à Vichy mais aussi aux britanniques qui le décoreront après la guerre pour ses services rendus, ayant notamment télégraphié à quelques jours près la date de l’attaque. Les Allemands n’apprécient pas son activité d’espionnage et font pression sur les autorités roumaines et françaises pour qu’il soit expulsé du pays le 14 juillet 1941.

Il est alors affecté par Vichy au commandement de l’école de l’air de Salon le 1er août 1941 qu’il oriente dans un sens très anti-allemand. Promu général de brigade le 15 mai 1942, il fait l’objet de plaintes de la part de la légion des combattants pour l’esprit de résistance qu’il entretenait dans l’école de l’air.

Après l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes suite au débarquement allié en Afrique du Nord, il assiste impuissant à l’investissement de l’école et va œuvrer encore plus activement pour la résistance alors que l’armée de l’air d’armistice est dissoute par les Allemands. Nommé directeur de l’organe liquidateur de la 1ere région aérienne le 21 décembre 1942, il place de ses officiers dans la résistance et fournit au réseau d’Aix des renseignements militaires, collectant des informations sur les positions allemandes en Méditerranée. Il est arrêté le 23 février 1943 par la Gestapo, puis rapidement relâché.

Une maladie opportune, une arthrite, le met en position de congé de convalescence le 22 mars 1943, pour une durée de 3 mois. Il en obtient la prolongation le 22 juin 1943 pour une nouvelle durée de 3 mois, qui lui est accordée par le général Gastin – sans doute en pleine connaissance de cause par cet officier qui s’illustrera dans la résistance : le général De Sevin prépare en fait son évasion pour l’Afrique du Nord avec ses deux fils ainés, qu’il débutera le 3 août 1943 en traversant à pied les Pyrénées et finira le 17 octobre 1943 en gagnant l’Afrique du Nord après être passé par les prisons espagnoles.

Ses deux fils vont s’engager immédiatement dans l’armée française, tandis qu’il va lui-même reprendre du service dans l’armée de l’air au côté des alliés. Toute la famille va en fait reprendre la lutte : restée en France avec ses autres enfants, Mme de Sevin va faire envoyer en Afrique du Nord sa fille Béatrice et son fils Armand, encore âgé de 17 ans, puis gagner avec ses trois jeunes filles un maquis dans le Tarn qu’elle va contribuer à financer en y consacrant toute sa fortune personnelle.

Le général de Sevin est chargé par le gouvernement provisoire de l’instruction prémilitaire, puis le 22 mars 1944, il est nommé à la commission de contrôle alliée de Naples. Il y sera nommé général de division aérienne le 25 septembre 1944, peu après la libération de la France.

Alors que les combats contre l’Allemagne continuent, il a la douleur d’apprendre la mort de son fils ainé Thierry qui se tue le 12 janvier 1945 dans une école de pilotage américaine, à Dudge City. Au mois de mars 1945, atteint par la limite d’âge de son grade, il est placé en disponibilité, mais maintenu en fonctions en étant nommé chef de la section française de l’état-major interallié de contrôle en Allemagne le 8 juin 1945.

Il est replacé en congé d’activité le 1er mars 1946 et retourne en France où il fait face à une situation personnelle difficile, ruiné par la guerre et sa maison pillée par les troupes allemandes. Il s’établit alors au Maroc de 1947 et revient en France fin 1962 à Brinon sur Sauldre dans le Cher. Il y décédera moins d’une année plus tard à l’âge de 69 ans le 7 novembre 1963.

Sources

  • Dossier individuel SHD n°1P 30 551/5

Palmarès de Xavier Sevin (-de)

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 11-juil-16 N 12   Avion Monthenault
P1 26-juil-16 N 12 Fokker E Ouiches-la-vallée-Fonion
P2 26-juil-16 N 12 Fokker E Ouiches-la-vallée-Fonion
2 04-mars-17 N 12   Avion Autrecourt-Verdun Avec Sgt Marcel Nogues
P3 12-avr-17 N 12 Avion
3 11-mai-17 11h25 N 12 Biplace Vailly-sur-Aisne Avec Cne Auger (N 3) et Sgt Waddington
4 19-juin-17 7h20 N 12 Avion Reims Avec S/Lts Chaput et Ortoli
P4 21-juil-17 N 12 Avion
5 30-sept-17 N 12 Avion   Avc Adj de Dreux
6 30-sept-17 N 12 Avion   Avec Adj de Dreux, Adj de la Fregeolière
7 20-janv-18 SPA 26 Avion Samogneux / Magenta Avec MdL Fontaine et avion de l’AR 35.
8 01-avr-18 14h15 SPA 26 Avion Fignières (E. Montdidier)
P5 03-avr-18 SPA 26 Avion E. Lignières
P6 12-avr-18 SPA 26 Avion Marcelcave Avec autre patrouille
9 15-mai-18 12h25 SPA 26 SPAD XII Avion Assainvillers Avec Lt de Tascher, Adj Antoine
10 16-mai-18 10h45 SPA 26 SPAD XII Albatros C NE. Montdidier Avec Lt Puget
P7 18-mai-18 8h20 SPA 26 Albatros C Framicourt Avec Adj Naudin et Lt Puget
P8 18-mai-18 8h20 SPA 26 Chasseur Framicourt Avec Adj Naudin et Lt Puget
P9 18-mai-18 SPA 26 Avion Lignes all. Avec Sgt Garnier (SPA 103)
P10 30-mai-18 SPA 26 Avion Rollot Avec Lt Puget et Adj Vincent
11 16-août-18 11h30 SPA 26 Biplace Gruny Avec MdL Dubonnet
P11 02-oct-18 Fokker D VII Ste Marie-à-Py Avec Lt Roland Garros
12 24-oct-18 14h00 SPA 26 Avion NE. Vouziers