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Edwin Parsons
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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Profils

Edwin Parsons

8 victoires sûres, 1 victoires probables
Palmarès détaillé »

Edwin Charles Parsons est né le 24 septembre 1892 à Holyoke, tout près de Springfield, capitale administrative de l’état américain du Massachussets. Il vient d’une famille plutôt aisée de la Nouvelle-Angleterre qui peut lui payer des études puisqu’il sort diplômé de la Phillips Exter Academy en 1910 de l’équivalent du baccalauréat. Il s’installe en Californie où il apprend à piloter en 1912 et débute une vie aventureuse en offrant ses services l’année suivante au révolutionnaire mexicain Pancho Villa, qui le nomme au grade de capitaine et lui offre une paie de 200 $ par mois, payable en or. Il quitte le Mexique en 1915 devant la division des révolutionnaires mexicains et s’embarque pour la France à la fin de l’année.

Il s’engage alors dans l’American Ambulance Service le 15 avril 1915 puis, un an plus tard, décide le 13 avril 1916 de s’engager dans l’aviation française via la légion étrangère. Envoyé dans les écoles de pilotage militaire, il en sort breveté le 23 août 1916, et, après avoir poursuivi sa formation à l’école de tir de Cazaux et l’école d’acrobatie de Pau, se retrouve affecté avec le grade de caporal au mois de janvier 1917 à l’escadrille N 124 Lafayette regroupant tous les pilotes volontaires américains. Faisant souvent équipe avec l’as Raoul Lufbery, ses débuts de chasseur sont plutôt laborieux puisqu’il remporte sa première victoire aérienne que neuf mois plus tard, le 4 septembre 1917 aux dépends d’un biplace ennemi.

Il bénéficie d’une permission pour retourner voir sa famille à la fin de l’année 1917, alors que son escadrille va être incorporée dans l’aviation américaine. Mais il ne souhaite pas se retrouver sous les ordres d’officiers supérieurs américains qui n’ont que peu d’expérience du feu et fait le choix délibéré de rester dans l’aviation française. Il milite alors pour constituer une nouvelle escadrille Lafayette regroupant tous les pilotes américains qui comme lui souhaitent rester combattre sous le commandement français, mais le projet essuie un refus catégorique des autorités américaines. Il reçoit alors en compensation des autorités françaises une affectation qui le comble d’aise : voler à la prestigieuse escadrille SPA 3, l’escadrille des Cigognes où servit Guynemer et actuellement commandé par le capitaine Raymond, un de ses anciens compagnons d’arme.

Promu sergent au mois de mars 1918, il est écarté du front victime d’une jaunisse et rejoint son affectation le 24 avril 1918. Parsons se retrouve au milieu d’une bande de pilotes très dynamiques et qui vont pour beaucoup devenir des as, tels qu’André Dubonnet, Benjamin Bozon-Verduraz, Louis Risacher, et son compatriote Franck Baylies. Pour sa part, Parsons va voler avec pour équipier un pilote français, le sergent Jean Denneulin. Il témoignera en ces termes de la fraternité d’armes qui l’unira avec ce dernier : « Magnifique athlète, excellent pilote en compagnie de qui je fis la plupart de mes missions et remportai le plus grand nombre de mes victoires après que nous eûmes notre méthode de chasse et d’attaque. Je ne prétendrai pas être l’auteur de cette trouvaille, mais elle se révéla si efficace que le capitaine Raymond nous donna le feu vert pour l’appliquer chaque fois que nous l’estimerions utile. C’était tout simple : Jean se plaçait à cinquante mètres à gauche ou à droite et à cinquante mètres au-dessus de moi, avec pour mission d’éviter toute surprise vers l’arrière ou vers en-dessus. Quant à moi, je pouvais me consacrer à cent pour cent à la recherche d’avions ennemis. Je n’avais pas à surveiller le ciel, c’était l’affaire de Jean. Repérait-il un aéroplane ennemi qui pouvait nous inquiéter, il se laissait aussitôt tomber à ma hauteur en battant des ailes et m’indiquait la direction d’où venait le danger. Si, de mon côté, j’apercevais une proie, c’était moi qui battais des ailes et il me rejoignait pour passer à l’attaque. Il n’y avait qu’un ennui avec ce système, c’est que c’était moi qui prenais à mon compte toutes les victoires que je n’aurais probablement pas pu obtenir seul. De cela, Jean ne s’en formalisa jamais.  »

Multipliant les combats alors que l’armée allemande se livre à ses dernières offensives, il va remporter pas moins de 7 victoires homologuées à l’escadrille SPA 3, dont deux qui seront officiellement partagées avec son équipier Denneulin, terminant la guerre avec 8 victoires homologuées et le grade d’adjudant.

Quand la guerre se termine il rentre aux États-Unis et devient Agent Special au FBI de 1920 à 1923, puis ouvre une agence de détectives privés qui ne connaît pas le succès. Il part alors pour Hollywood et se fait employer comme conseiller technique par la Paramount pour les films d’aviation, travaillant notamment au tournage des films Wings (1927) et sur le film d’Howard Hughes Hell’s Angels (1930). Il s’essaie à l’écriture de scénarios, au métier d’acteur ainsi qu’à la direction technique de films.

Parallèlement à ses activités civiles, il rejoint en 1934 la Naval Reserve et quand éclate la seconde guerre mondiale il se retrouve instructeur à la Naval Air Station de Pensacola en Californie avec le grade de lieutenant-commander. Il sert sur porte-avions dans le Pacifique Sud durant la campagne des Salomon et termine la guerre avec le grade de Rear-Amiral.

Dernier des as du Lafayette, il est décoré de la légion d’honneur en 1961 par le Général de Gaulle et s’éteint à Sarasota (Floride) le 2 mai 1968 à l’âge de 75 ans.

Palmarès de Edwin Parsons

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 04-sept-17 9h40 N 124 Laf Nieuport Rumpler C Neuilly
2 06-mai-18 17h15 SPA 3 SPAD XIII n°2640 Biplace O. Montdidier
3 16-mai-18 9h45 SPA 3 SPAD XIII n°2640 Biplace Ménil-St-Georges
P1 16-mai-18 9h45 SPA 3 SPAD XIII n°2640 Biplace Rollot-Orvillers
4 19-mai-18 12h20 SPA 3 SPAD XIII n°2640 Biplace Montdidier Avec MdL Denneulin et Sgt Chevannes
5 20-mai-18 9h15 SPA 3 SPAD XIII n°2640 Biplace Gratibus / Maresmoutiers
6 29-août-18 8h00 SPA 3 SPAD XIII n°8236 Biplace Morchain-la-Somme
7 26-sept-18 17h45 SPA 3 SPAD XIII n°3831 Fokker D.VII Auberive-Souain Avec MdL Denneulin et S/Lt Pendariès
8 01-oct-18 15h15 SPA 3 SPAD XIII n°3831 Biplace N. Sommepy