Charles Nuville

Charles Marie Joseph Léon Nuville naît à Puybrun (Lot) le 11 mars 1889 dans une famille aisée de notables, dont le père est notaire. Il peut ainsi fréquenter le collège, obtenir son baccalauréat es-lettres et entamer des études de droit, interrompues par son service militaire qu’il doit effectuer de 1910 à 1912 au 83e régiment d’infanterie de Toulouse et qu’il termine avec des galons de sergent. Il poursuit ses études de droit dès son retour à la vie civile et se destine à devenir notaire comme son père, mais la guerre vient contrarier ses projets.
De retour au 83e régiment d’infanterie, il se bat en Belgique, sur la Marne et en Champagne où il est promu adjudant en janvier 1915. Deux mois plus tard, le 16 mars 1915, il est grièvement blessé d’une balle dans le pied alors qu’il organise des tranchées prises à l’ennemi.

Evacué et soigné, il est quitte pour une longue convalescence au terme de laquelle il est déclaré inapte à l’infanterie. Mais il souhaite continuer la lutte et se porte volontaire pour l’aviation, gagnant les écoles de pilotage au mois de mars 1916 pour en ressortir breveté et affecté au mois de novembre 1916 à l’escadrille N 57, composante du GC 11.
Sa carrière de chasseur va débuter laborieusement, puisqu’il devra attendre 10 mois avant de remporter son premier succès en Champagne le 24 septembre 1917. Il combat ensuite dans les Flandres avec la SPA 57 où il sera promu sous-lieutenant, puis de nouveau en Champagne où il obtient un second succès le 12 mars 1918. C’est alors que surviennent les offensives allemandes de printemps : la SPA 57, intégrée dans la Division Aérienne avec le GC 11, va ainsi se retrouver au cœur des batailles aériennes. Charles Nuville va y augmenter considérablement son tableau de chasse qui comportera 10 succès le 15 juillet 1918 lors de la dernière offensive allemande autour de Reims, ce qui lui vaudra l’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du 25 juillet 1918. Il participe ensuite à l’offensive française de la victoire en Champagne au mois de septembre 1918 et remporte à cette occasion ses deux dernières victoires officielles, portant son total à 12. Rare honneur pour un officier de réserve, il est nommé le 6 novembre 1918 chef d’escadrille de la SPA 154, une autre unité du GC 11.

Il en gardera le commandement après l’armistice jusqu’au mois d’avril 1919, où promu lieutenant, il va prendre la tête de la SPA 69 et va demander son intégration dans l’armée d’active, ce qui lui sera accordé. Il va dès lors commencer une longue carrière dans ce qui deviendra l’armée de l’air, montant progressivement en grade et exerçant plusieurs commandement, d’abord en métropole, puis en Afrique du nord de 1934 à 1936.

Quand survient la seconde guerre mondiale, il a le grade de lieutenant-colonel et est le chef d’état-major de la 5e escadre de chasse, puis se retrouve nommé chef de l’escadre d’instruction du Centre d’Instruction à la Chasse (CIC) de Chartres le 24 février 1940 dont nombre de ses élèves vont s’évader par l’Espagne pour poursuivre la lutte après l’armistice. Affaibli par des crises de goutte, Charles Nuville est mis en congé du personnel naviguant le 20 septembre 1940 et admis à la retraite le 20 septembre 1945. Il est rayé des cadres de réserve le 4 mars 1949 et se retire dans son village natal où il va s’éteindre le 18 janvier 1965.