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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Marcel Noguès

13 victoires sûres (dont 5 drachens), 3 victoires probables
Palmarès détaillé »

Marcel Noguès nait le 24 janvier 1895 à Paris dans une famille bourgeoise où son père est un professeur de mathématique qui enseigne au Prytanée de La Flèche, puis au prestigieux lycée parisien Janson de Sailly où va être scolarisé le jeune Marcel. Ce dernier ne donne que des satisfactions à son père et obtient d’excellents résultats scolaires, et montre de plus d’excellentes dispositions pour le sport en remportant des compétitions d’athlétisme de son lycée. En 1911, en vacances à Saint Malo, il se passionne également pour l’aviation en pouvant voir évoluer le célèbre Roland Garros qu’il peut prendre en photo. A 18 ans, le jeune homme qui mesure 1m80 a obtenu son baccalauréat sciences avec mention et tenté le concours d’entrée à polytechnique, que, contre toute attente, il échoue. Il est alors en 1914 inscrit dans un cours préparatoire à polytechnique quand survient la guerre.

Dès la déclaration, il décide de s’engager dans l’armée pour la durée de la guerre alors qu’il n’a pas encore effectué son service militaire. Alors qu’il rêve d’en découdre dans l’infanterie son père le persuade de s’engager dans l’artillerie, l’arme des polytechniciens. Le jeune homme se retrouve donc simple soldat au 6e régiment d’artillerie de Valence en septembre 1914 et renonce à intégrer un peloton d’élèves-officiers pour hâter son départ au front. Nommé brigadier en raison de son instruction, son départ est contrarié par une maladie mais il est à la fin du mois de février 1915 en Champagne avec le 5e régiment d’artillerie lourde dans une batterie de 105. Son régiment sert en Artois, puis revient en Champagne pour la bataille du même nom au mois de septembre 1915.

Le brigadier Noguès, promu maréchal des logis en octobre, s’est pour sa part porté volontaire pour l’aviation et part en école de pilotage au mois de janvier 1916. Il en sortira breveté au mois de novembre 1916 et passera quelques semaines à faire des convoyages au Groupement des Divisions d’Entrainement, avant d’être affecté au mois de janvier 1917 à l’escadrille N 12 qui stationne à Vadelaincourt près de Verdun. Effectuant plusieurs missions sur les lignes dont des attaques au sol, il remporte sa première victoire homologuée contre un chasseur le 4 mars 1917. La N 12 migre ensuite pour Lhéry en préparation de l’attaque du Chemin des Dames et Noguès y remporte sa seconde victoire le 11 avril, à peine arrivé. Mais deux jours plus tard le 13 avril 1917 son SPAD est touché au moteur par le tir d’Albatros D.III et il est contraint de se poser dans les lignes ennemies où il est aussitôt capturé.

Il est envoyé en captivité en Allemagne en Westphalie d’où on le transfère en Bavière le 18 mai 1917. Mais alors qu’il part à pied à la gare avec un compagnon d’infortune sous la surveillance d’un soldat il fausse compagnie à son geôlier et s’évanouit dans la nature alors que des balles sifflent à ses oreilles. Il parviendra à passer à travers les patrouilles lancées à sa poursuite et à franchir la frontière germano-hollandaise dans la nuit du 21 au 22 mai 1917. Rentré en France, il est de retour à la N 12 le 13 juin 1917.

Son escadrille, amalgamée avec les N 31 et N 57 dans le GC 11, est maintenant basée dans les Flandres en soutien à l’offensive britannique qui s’y prépare. Promu au grade d’adjudant, Marcel Noguès reprend ses missions et survit avec beaucoup de chance à l’explosion d’un obus de DCA à proximité de son SPAD qui le laisse en charpie. Malgré plusieurs appareils revendiqués, il lui faut attendre les offensives allemandes du printemps 1918 pour obtenir sa 3e victoire homologuée le 2 mai 1918, trois semaines après avoir été muté à l’escadrille SPA 57, une autre escadrille du GC 11. Le 17 juillet 1918, alors que se termine l’ultime offensive allemande autour de Reims, il incendie un Drachen qui constitue sa 10e victoire et qui lui donne l’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du 25. Au mois de novembre 1918, promu sous-lieutenant, il a augmenté son tableau de chasse à 13 victoires, et moins d’une semaine avant la fin des combats il est muté à l’escadrille SPA 172 de création nouvelle. Allant chercher des appareils avec des camarades au Bourget, il y est surpris par l’annonce de l’armistice. Il va fêter l’évènement en allant survoler à basse altitude les Champs-Elysées et la place de la Concorde au mépris des règlements…

Revenu à son escadrille qui stationne en Lorraine libérée, il reçoit le commandement de son escadrille et envisage de rester dans l’armée mais il obéit à l’injonction paternelle qui il demande de passer le concours de Polytechnique. Il s’inscrit à un cours préparatoire militaire et effectue consciencieusement les devoirs par correspondance que lui envoie son père ; il passe l’examen d’admissibilité le 19 septembre 1919 et rentre à Paris dans l’attente des résultats.

C’est à là qu’il va succomber le 5 octobre 1919, en participant à un match de rugby où il reçoit un coup dans la gorge. Soigné, il rentre chez ses parents en voiture et se met à étouffer au pied de l’immeuble, expirant dans la loge de la concierge. Quelques jours plus tard, les résultats du concours arrivent par la poste : il était admis 16e sur 400 places…

Sources

  • Marcel Noguès raconté par ses parents, Paris, Librairie Vuibert, 1922.
  • Journal de marche du GC 11.
  • Dossier légion d’honneur, base Léonore.

Palmarès de Marcel Noguès

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 04-mars-17 N 12 Chasseur Autrecourt En collaboration avec Lt de Sévin
2 12-avr-17 N 12 Avion Bois de Chevel
P1 16-oct-17 SPA 12 SPAD Biplace
P2 27-janv-18 14h20 SPA 12 SPAD n°1889 Avion Lavannes
3 02-mai-18 SPA 57 SPAD n°699 Albatros D Mailly-Raineval
P3 10-mai-18 SPA 57 SPAD n°699 Avion S. Montdidier En collaboration avec Asp Dubois de Gennes
4 12-mai-18 SPA 57 SPAD n°699 Chasseur Lassigny
5 31-mai-18 SPA 57 SPAD n°699 Biplace Eterpilly En collaboration avec Lt Mazimann et S/Lt Fraissinet
6 25-juin-18 11h10 SPA 57 SPAD n°8185 Biplace Bois de Belleau
7 27-juin-18 19h55 SPA 57 SPAD n°8185 Biplace Passy-Grigny En collaboration avec Adj Bocquentin
8 29-juin-18 18h55 SPA 57 SPAD n°8185 Albatros D Bouleuse-Rosnay
9 04-juil-18 19h10 SPA 57 SPAD n°8185 Ballon Coemy En collaboration avec Adj Petit-Delchet
10 17-juil-18 7h16 SPA 57 SPAD n°9551 Ballon N. Anthenay En collaboration avec Cprl Rotureau
P4 17-juil-18 7h40 SPA 57 SPAD n°9551 Biplace Rosnay En collaboration avec S/Lt Fraissinet et Adj Vanier
11 15-sept-18 18h50 SPA 57 SPAD n°7930 Ballon Bois de Buttes
12 15-sept-18 18h55 SPA 57 SPAD n°7930 Ballon Craonne
13 26-sept-18 16h45 SPA 57 SPAD n°7930 Ballon NE Sommepy En collaboration avec Cprl Beaume