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Lucien Jailler
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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Profils

Lucien Jailler

12 victoires sûres (dont 1 drachens), 2 victoires probables
Palmarès détaillé »

Lucien Joseph Jailler naît le 23 novembre 1889 sur la commune du Coteau, limitrophe de Roanne dans le département du Loiret. Il vient d’une famille sans richesse particulière qui s’installe ensuite Paris où il passe l’essentiel de son enfance. Devenu adulte, il se passionne pour les sports mécaniques et devient mécanicien tout en participant à des courses de moto qui s’organisent un peu partout en Province. Profitant du fait que son frère ainé soit déjà sous les drapeaux, il obtient un sursis d’incorporation qu’il met à profit pour participer à des compétitions automobiles et prendre des cours de pilotage d’avion, obtenant son brevet de pilote civil sur monoplan Koechlin le 10 novembre 1911.

Quand vient le temps de son incorporation en octobre 1912, ses compétences le désignent pour le service aéronautique qu’il rejoint en tant que simple soldat et en étant contraint de subir quatre mois de classes, où il aura bien du mal avec la discipline militaire. Il parvient cependant, malgré les jours d’arrêts, à intégrer l’école Blériot de Pau en février 1913 pour y passer son brevet de pilote militaire sur cet appareil le 25 août 1913. Il se considère dès lors comme au-dessus de la troupe, mais sa hiérarchie n’est pas de cet avis. Au terme de plusieurs punitions, il écope de 20 jours de prison pour avoir répondu à un supérieur et refusé d’effectuer des corvées, puis va être radié du personnel naviguant en novembre 1913 et envoyé en garnison à Epinal dans la troupe.

La déclaration de guerre et le besoin en pilotes va le faire sortir progressivement de son placard : il est envoyé à l’escadrille BL 9 en tant que conducteur de tracteur, puis, le 29 novembre 1914, comme pilote au centre d’aviation de Villacoublay d’où , après avoir été promu au grade de caporal, il va être muté à l’escadrille MS 15 sur le front de l’Artois. Promu sergent le 19 avril 1915, Jailler va participer pleinement aux combats menés par son escadrille au mois de mai lors de l’offensive française en Artois. Sans doute galvanisé par l’exemple de l’as Navarre qui partage son terrain, il attaque le 16 mai 1915 un Aviatik allemand armé d’une mitrailleuse et manœuvre pour amener son observateur, armé d’une simple carabine, en position de tir. Mais l’équipage allemand ne se laisse pas faire et tire sur le Morane Parasol qu’il touche de plusieurs balles, blessant Jailler de deux balles à la cuisse.

Ecarté du front quelque temps pour se remettre de sa blessure, il retrouve son unité qui se rééquipe de chasseurs Nieuport 10 et qui va participer à la bataille de Verdun à la fin du mois de février 1916. C’est là qu’il va se révéler en remportant trois victoires homologuées en mars et avril 1916, avant d’être envoyé avec la N 15 sur le front de la Somme où il va ajouter trois autres victoires à son tableau de chasse durant le restant de l’année 1916, ce qui lui vaut d’être promu au grade d’adjudant et de voir son nom mentionné dans le communiqué aux armées du 30 janvier 1917.

Au mois de février 1917 l’escadrille N 15 est amalgamée avec plusieurs autres pour former le Groupe de Combat n°13. C’est également à cette époque que sont reçus les premiers SPAD VII dont l’adjudant Lucien Jailler, toujours très au fait de la mécanique, va s’appliquer à améliorer le problème du refroidissement du moteur en bricolant des volets de radiateur avec deux disques percés d’ouvertures, superposés, et manœuvrés par le pilote. Le GC 13 comme bien d’autres unités de chasse va être engagé sur le secteur du Chemin des Dames au printemps 1917 et c’est là que Lucien Jailler va remporter six nouvelles victoires homologuées, entre avril et juin 1917.

Épuisé par les combats, il est envoyé à l’arrière à la fin du mois de novembre 1917 où il va devenir pilote convoyeur, puis pilote réceptionnaire chez le constructeur Hanriot. Il souffre à ce moment d’une tuberculose pulmonaire que deux années passées au front n’ont fait qu’aggraver. Il doit être hospitalisé en décembre 1918 et le restera pendant pratiquement toute l’année 1919, où il est démobilisé en septembre et se retire à Paris avec une pension d’invalidité. Il s’installe ensuite à Roanne alors que son état de santé se dégrade encore, et y épouse sa fiancée le 15 mai 1921. Il expire quelques semaines plus tard, le 2 juin 1921.

Sources

  • Dossier individuel SHD.

Palmarès de Lucien Jailler

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 08-mars-16 N15 DFW C Spincourt
2 01-avr-16 N15 LVG C Spincourt-Etain
3 04-avr-16 N15 LVG C Tilloy-Boin
4 26-juin-16 8h30-9h20 N15 Ni 16 Drachen Oppilly
5 23-sept-16 9h00 N15 Avion Près de Morchain Confirmé le 26, selon JMO, qui précise qu’il a alors 4 avions et 1 ballon
6 20-déc-16 15h10 N15 Avion Eterpigny Touché de 6 traçantes, pique verticalement. Pas de confirmation dans le JMO
7 12-avr-17 12h15 N15 Monoplace NE Rethel Avec Sgt de Bourbon et de Diesbach. Homologué 7e succès, selon JMO.
8 30-avr-17 9h40 N15 Biplace Laon Homologué par témoignage du Sgt Allez (N 65)
9 09-mai-17 18h10 N15 Avion Chamouille
10 25-mai-17 10h25 N15 Biplace Cerny Tombe en vrille jusqu’au sol
11 04-juin-17 20h30 N15 Monoplace E Vilain
12 12-juin-17 10h15 N15 Biplace S. Ferme Colombes Aviateurs capturés (O. Jouy)
P1 16-sept-17 17h20 N15 Biplace Bois de Consenvoye
P2 01-oct-17 11h50 N15 Avion Sivry (O. Laon)