- Lieutenant Gabriel Guérin
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 10 octobre 1916 (brevet n°4730)
- Cité dans le communiqué aux armées du 2 janvier 1918
- Escadrilles SPA 15, SPA 88
- Né le 25/07/1892 à Le Havre
- Mort le 1er/08/1918 à Mont l'Evèque (Mort d'un accident aérien)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
12 palme(s)
1 étoile(s) d'argent
1 étoile(s) de bronze
Profils
Gabriel Guérin
23 victoires sûres, 11 victoires probables
Palmarès détaillé »
Gabriel Fernand Charles Guérin naît au Havre le 25 juillet 1892 dans un milieu sans richesse particulière puisque son père est pâtissier et son oncle maternel, témoin sur son acte de naissance, est déclaré sous la profession d’ajusteur. En grandissant, le jeune homme se révèle très doué pour le sport puisqu’il est signalé avoir remporté de nombreuses médailles de tir et de gymnastique ainsi que le concours du Havre de l’athlète complet en 1913. Très vite entré dans le monde du travail, il devient apprenti cordier et trouve un emploi d’ouvrier voilier à la compagnie des docks du Havre. Au début de l’année 1912 il a une aventure avec une couturière de deux ans son aînée, nommée Marguerite Lemoisson, qui tombe enceinte de leur liaison… Quand elle accouche d’un petit garçon le 2 octobre 1912, son père n’est pas là et elle-même ne reconnait son enfant que le 7 novembre. L’enfant, prénommé Gabriel Victor, va grandir chez son grand-père maternel.
Gabriel Guérin est appelé pour son service militaire en octobre 1913 et se retrouve simple soldat au 28e régiment d’infanterie. Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre, ayant la distinction de soldat de 1ere classe et la fonction d’agent cycliste de liaison. Il reçoit deux citations à l’ordre de son régiment et de sa brigade pour les multiples messages portés sous le feu ennemi dans l’ensemble des engagements de son unité, ce qui l’aide sans doute à appuyer sa candidature dans l’aviation, qui est acceptée en juin 1916. Il part en école où un de ses moniteurs est l’as François Delzenne qu’il retrouvera en unité. Obtenant son brevet de pilote en octobre 1916, c’est aussi la période où il reconnait son fils à la Mairie du Havre à qui il rendra visite lors de ses permissions. Promu caporal et sa formation terminée, il est affecté quelque temps au Service de Fabrication d’Etampes avant de gagner finalement l’escadrille N 15 au mois d’avril 1917, en pleine bataille du chemin des Dames.
Il va très vite s’affirmer comme pilote de chasse aux commandes de son SPAD puisque sa première victoire date du 26 mai 1917, suivie de deux autres en juin qui lui valent sa promotion au grade de sergent. En juillet il combat dans les Flandres où six nouveaux succès vont s’ajouter à son palmarès avant que son escadrille ne soit réaffectée dans la région de Reims où il est nommé sous-lieutenant en novembre. Le 22 décembre 1917 tombe sa 10e victoire suivie de sa 11e le lendemain, ce qui lui vaut l’honneur de voir son nom figurer dans le communiqué aux armées du 2 janvier 1918 et plusieurs articles dans la presse nationale.
Son score continue d’augmenter durant les offensives allemandes du printemps 1918 où il va être blessé par le tir défensif d’un biplace qu’il attaque le 11 mai 1918. Evacué, il reprend la lutte le 1er juillet, étant alors le meilleur pilote du GC 13 juste après Nungesser avec lequel il semble bien s’entendre. Le 7 juillet 1918, il doit quitter la SPA 15 pour prendre le commandement de la SPA 88, une autre escadrille du GC 13 et s’emploie à former les nouveaux pilotes, remportant le 19 juillet sa 23e et dernière victoire. Car le 1er aout 1918, il se tue en effectuant un décollage spectaculaire comportant un tonneau à basse altitude : son SPAD connaît une baisse de régime et il s’écrase au sol.
Sources
- Dossier individuel SHDT référence 5YE 122.523
- Histoire orale, témoignage Marcel Coadou
- Etat civil de la ville du Havre