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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Raoul Echard

7 victoires sûres (dont 1 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »

Raoul, César, Robert Pierre Echard nait le 28 septembre 1888 à Rouen dans une famille nombreuse de 7 enfants dont le père, prénommé Louis, est un officier sorti du rang servant avec le grade de lieutenant au 12e régiment de chasseurs encaserné dans la ville. Sans fortune particulière, il ne peut payer des études pour le jeune Raoul qui se montre assez doué à l’école et réussit le concours des bourses en 1902, ce qui lui permet d’entrer au collège et d’obtenir son baccalauréat.

Il décide alors de suivre la voie de son père en devenant officier d’active mais contrairement à ce dernier va entrer dans l’armée par la voie royale en réussissant le concours d’entrée à l’école de St-Cyr en 1908. Envoyé dans la troupe au 17e régiment de chasseurs pour sa première année, il effectue ses deux années en école et en sort avec le grade de sous-lieutenant pour être affecté en 1911 au 3e régiment de chasseurs d’Afrique dans la région de Constantine.

Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre et va servir sur le front avec son régiment durant toute l’année 1914 et 1915, en étant promu lieutenant. Mais sans doute rebuté par la vie des tranchées qui rend les régiments de cavalerie inutiles et cantonnés à des tâches secondaires, il se porte volontaire pour l’aviation et va y être accepté comme élève-pilote le 6 janvier 1916. Le 7 août 1916, sorti breveté des écoles de pilotage, il est affecté à l’escadrille de chasse N 26 et va y servir pendant près de cinq mois sans remporter de succès.

Le 24 janvier 1917 il reçoit le commandement d’une escadrille de création nouvelle, la N.82, qui est envoyée sur le terrain de Fontaine près de Belfort. C’est un secteur du front plutôt calme, et les unités de chasse du secteur ne sont pas des escadrilles d’élite. La N.82 est considérée de cet acabit par l’état-major, qui ne la gâte pas vraiment quant à son équipement, des chasseurs Nieuport 24, 24bis et 27 qui se révèlent sous-motorisés face aux chasseurs et même aux avions de reconnaissance allemands. Néanmoins le jeune chef d’escadrille fait tout pour animer de son mieux son unité et semble apprécier de ses hommes ; le 18 mars 1917 il remporte sa 1ere victoire homologuée, qui est aussi la première de la N.82, en descendant un biplace au nord d’Altkirsch. Il en reportera une seconde le 3 mai 1917 alors que son unité participe à la bataille du Chemin des Dames.

Promu au grade de capitaine, son destin de pilote de chasse va réellement changer au mois de novembre 1917, quand la N.82 est envoyée sur le front italien avec la 10e armée française, venue soutenir l’allié transalpin mis en difficulté après la défaite de Caporetto. S’installant près de Vérone, puis San Pietro in Gù en décembre, les Nieuport 27 de l’escadrille vont durement souffrir du froid très vif sur ce front montagneux mais trouver face à eux une aviation autrichienne peu mordante, dotée de matériel nettement moins performant que celui utilisé par les allemands en France. Les pilotes de chasse français vont tirer leur épingle du jeu pour remporter quelques succès sur leurs Nieuport, en premier lieu le capitaine Raoul Echard qui remporte un « doublé » le 24 février 1918, puis une 5e victoire homologuée le 18 mars suivant.

La N 82 rentre en France au mois d’avril 1918 et passe sur SPAD au moment où le capitaine Echard la quitte, car il est nommé chef du GC 22 qui amalgame les escadrilles SPA 38, 87, 92 et 152. Si désormais les tâches administratives induites par la gestion de ces 4 escadrilles vont absorber une grande partie de son temps, Echard ne va pas délaisser les missions à bord de son SPAD et même remporter deux victoires confirmées, la première le 14 juin 1918 contre un Fokker Dr.I, et la seconde le 20 août 1918, toutes dans le secteur de Reims où l’armée française, aidée de troupes américaines, lance une série de contre-offensives qui vont mener à la victoire.

Terminant la guerre avec 7 victoires homologuées, le capitaine Raoul Echard reste dans l’armée en tant qu’officier d’active et va recevoir le commandement d’un groupe d’escadrilles à Mulhouse dans l’immédiat après-guerre. Le 7 septembre 1922 il est envoyé à un meeting d’aviation à Zurich et à ce titre va participer sur son SPAD XVII de 300 hp à une course sur un parcours faisant le tour de la Suisse. Alors qu’il survole le Tessin italophone, son avion perd une aile et il s’écrase sur la commune suisse de Bodio, étant tué sur le coup.

Sources

  • Journal officiel
  • Presse de l’époque

Palmarès de Raoul Echard

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 18-mars-17 10h00 N 82   Biplace O. Altkirch
2 03-mai-17 N 82 Avion
3 24-févr.-18 N 82 Nieuport 24 Avion Secteur Mte Tomba, entre Grappa et le Mte Pallone (Italie) Avec le S/Lt François de Boigne
4 24-févr.-18 N 82 Nieuport 24 Avion Secteur Mte Tomba, entre Grappa et le N. de Possagno (Italie) Avec le S/Lt François de Boigne
5 18-mars-18 N 82 Nieuport 24 Avion N. Route Rotzo-Roana (Italie) Avec Lt Pierre Vitoux
6 14-juin-18 GC 22   Fokker Dr.I Cernay-les-Reims
7 20-août-18 19h00 GC 22   Drachen Concevreux