- Sergent ou Maréchal des logis Pierre Ducornet
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 4 mai 1917 (brevet n°6250)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 93
- Né le 10/04/1898 à Poix-du-Nord (Nord)
- Mort le 19/03/1963 à Paris (18e) (Mort naturelle)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
5 palme(s)
2 étoile(s) d'argent
Profils
Pierre Ducornet
7 victoires sûres (dont 5 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »
Pierre Désiré Augustin Ducornet nait le 19 avril 1898 à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, dans une famille de la bourgeoisie aisée où son père dirige une filature. Le jeune garçon effectue des études secondaires en Angleterre dont il maîtrise parfaitement la langue, puis obtient son baccalauréat.
Quand éclate la guerre il n’a que 16 ans et se trouve toujours en Angleterre ce qui lui vaut sans doute d’éviter de se retrouver dans la zone envahie par l’armée allemande, comme c’est le cas de sa maison familiale et sans doute de ses parents. Rentré en France, il est recueilli par une de ses tantes habitant à Enghien-les-Bains. Il désire participer au conflit et s’engage dès qu’il en a l’occasion le 26 août 1915 à l’âge de 17 ans à la mairie de Tours, d’où il est incorporé au 8e régiment de Cuirassiers comme soldat de 2e classe avec lequel il va se battre dans l’Aisne, en Alsace puis dans l’offensive de Champagne de septembre 1915. En 1916 l’unité est contrainte d’abandonner ses chevaux du fait de la guerre des tranchées pour combattre comme une unité d’infanterie. Pierre Ducornet, récompensé de la distinction de soldat de 1ere classe, va se porter volontaire pour l’aviation où il est accepté à le fin du mois de février 1917.
Après son passage en école, il est affecté avec le grade de brigadier à l’escadrille N 93 qu’il rejoint en Champagne le 6 août 1917. L’unité est amalgamée avec trois autres escadrilles dans le GC 15, puis va être intégrée à la Division Aérienne au début de l’année 1918. Les débuts de chasseur du brigadier Ducornet sont assez laborieux, puisqu’il ne remporte aucun succès durant 12 mois au front. Mais durant les 3e et 4e offensives allemandes de printemps qui voient l’ennemi prendre pied sur la Marne et menacer Paris, il va se révéler. Il abat son premier avion ennemi le 29 mai 1918, suivi d’un autre le 15 juillet lors de l’ultime offensive allemande autour de Reims. Promu au grade de maréchal des logis, il va dès lors se spécialiser dans l’attaque des ballons captifs ennemis et parviendra à en faire flamber cinq jusqu’à l’armistice, portant son score à 7 victoires homologuées.
Maintenu dans son escadrille qui part à Wiesbaden en occupation en Allemagne, il est promu au grade de sous-lieutenant mais ne souhaite pas faire carrière dans l’armée et présente sa démission qui est acceptée en octobre 1919. Il va dès lors se marier et fonder une famille, tout en se construisant une bonne situation dans le secteur privé en devant industriel. Mais parallèlement à sa vie professionnelle et familiale il reste un officier de réserve très actif et va effectuer avec régularité des périodes d’entrainement volontaire pour rester performant au niveau du pilotage, étant reconnu apte à être mobilisé sur tout type d’appareil. En 1937, sentant probablement venir la menace de l’Allemagne nazie, il obtient de servir dans l’armée de l’air en situation d’activité avec le grade de capitaine et se fait affecter sur la base d’Etampes. Il est alors promu officier de la légion d’honneur.
Quand éclate la seconde guerre mondiale il est affecté à l’état-major du Groupement de Chasse n°21, chargé du front Nord, de la défense de Paris et du bassin de la basse-Seine. Promu au grade de commandant le 15 mars 1940, il va effectuer trois missions de guerre probablement aux commandes d’un Bloch 152. Après la débâcle, il est réfugié dans le sud de la France car les appareils de son Groupement n’ont pas l’autonomie pour la traversée de la Méditerranée. Il est alors démobilisé le 30 décembre 1940 et rentre dans son foyer à Compiègne, une ville occupée par les troupes allemandes.
Il va très vite refuser la défaite et chercher à continuer la lutte en s’investissant pleinement dans la résistance. Collectant des renseignements sur les terrains allemands de sa région (vraisemblablement pour le réseau Heurtaux), il envisage de partir pour l’Angleterre en janvier 1941 pour s’engager dans les FAFL mais comprend vite qu’à 43 ans il sera plus utile en France à mener la lutte contre l’occupant. Il sollicite alors un poste dans l’administration de Vichy qui le nomme chef de service au Ravitaillement Général de la Somme, service qu’il va organiser pour la résistance en l’orientant dans la lutte contre les collaborateurs. Il va participer à plusieurs autres actions de résistance (évasions d’aviateurs alliés abattus, structuration des premiers groupes d’action) et en 1943, est un membre actif de l’Organisation Civile et Militaire dont il est responsable du 4e bureau de l’Etat-Major pour la zone A, avec le pseudonyme de « Decoucy ».
Passé à temps plein dans la résistance en septembre 1943 et rétribué par elle, il démissionne de son emploi officiel au service du ravitaillement général pour préparer des sabotages dans les PTT à Amiens, Arras et Lille ainsi que pour structurer les FFI locaux. Il va échapper à un coup de filet de la Gestapo qui démantèle son groupe. Passé dans la clandestinité et échappant à plusieurs tentatives d’arrestation, il se retrouve nommé par l’OCM chef d’état-major de la région de Bretagne et Rennes.
Lieutenant-colonel FFI à la Libération, il retourne dans l’armée de l’air en août 1944 qui le rappelle officiellement à l’activité en validant son grade FFI, et lui confie le commandement de la base de Cognac. Le 24 septembre 1945, alors que la guerre est terminée en Europe, il passe au commandement de la base de Bron en étant de nouveau admis parmi les cadres actifs de l’armée de l’air. Décoré de la médaille de la résistance et de la croix de guerre 39-45, il continue de servir dans l’armée de l’air avec le grade de colonel à divers postes (en étant promu commandeur de la légion d’honneur en 1953) jusqu’en 1956 où il prend sa retraite pour se retirer dans sa ville natale de Poix-du-Nord. Il décède sept ans plus tard à Paris le 17 mars 1963.
Sources
- Dossier individuel SHD n°1P 30149/4