Warning: Undefined array key "ac8786f5f3c6b81092238efed0c277ab" in /home/astnmwfe/www/spip.php on line 2

Warning: Undefined array key "ac8786f5f3c6b81092238efed0c277ab" in /home/astnmwfe/www/vendor/autoload.php on line 2
Jean Derode
MENU
cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Jean Derode

7 victoires sûres, 4 victoires probables
Palmarès détaillé »

Emile, Marie, Jean (prénom d’usage) Derode naît le 16 septembre 1887 dans la commune de Saint-Jacques dans le Calvados, issu d’une famille de la grande bourgeoisie du Nord comprenant de nombreux notables. Son père est pour sa part un St-Cyrien servant au moment de sa naissance comme lieutenant au 129e régiment d’infanterie de Lisieux. Le jeune garçon va grandir avec ses trois sœurs ainées et ses trois frères cadets dans des villes de garnison au gré des affectations de son père qui prendra sa retraite en 1913 à 58 ans avec le grade de commandant.

Désirant suivre la voie de son père, Jean Derode s’engage le 20 octobre 1905 comme simple soldat au 13e régiment de hussards à Dinant où il va servir trois ans et obtenir le grade de maréchal des logis. Arrivé au terme de son contrat en 1908, il va « remplier » pour deux années supplémentaires jusqu’en 1910, durant lesquelles il aura cumulé pas moins de 143 jours de consigne ou de salle de police en raison de son caractère susceptible qui lui vaut de souvent répliquer vertement aux remarques de ses supérieurs où lors de disputes avec ses collègues ou subordonnés.

En 1911 il réussit le concours d’entrée de l’école des officiers de cavalerie de Saumur d’où il va sortir avec le grade de sous-lieutenant et va servir au 14e régiment de hussards, puis au 1er régiment de spahis en Afrique du Nord où il se trouve toujours quand éclate la guerre, mais à l’hôpital pour y soigner une dysenterie. Refusant son congé de convalescence, il se présente à Paris à la direction de la cavalerie du ministère de la guerre pour solliciter une affectation et va se retrouver muté le 23 septembre 1914 à l’état-major du général Gillet qui commande la brigade de cavalerie de réserve du Camp Retranché de Paris, où il est nommé au grade de lieutenant le 1er octobre 1914.
Le 26 janvier 1915 il voit les combats du front en étant muté au 1er régiment de Dragons où il commande la commande la section de mitrailleuses. A cette époque, la guerre des tranchées a contraint les régiments de cavalerie à abandonner leurs chevaux pour servir en tant qu’unités d’infanterie de second ordre. Plusieurs mois à servir dans la boue et qui pèsent sur le moral de l’officier qui se montre parfois impulsif, au point le 20 mai 1915 de récolter 30 jours d’arrêts et une réprimande de son général de brigade pour une violente dispute avec un camarade. Afin d’échapper aux tranchées, il se porte volontaire dans l’aviation comme de nombreux cavaliers et, après passage dans les écoles de pilotage, va se retrouver affecté le 21 février 1916 à l’escadrille de chasse N 67 qui stationne à Verdun.

Le jour de son arrivée correspond au début de la terrible bataille déclenchée par les Allemands sur la ville. La chasse française va vite converger sur le secteur pour reprendre à l’aviation allemande la supériorité aérienne. Le lieutenant Jean Derode, officier d’active de la classe 1907, est le plus ancien en grade après le chef d’escadrille, le capitaine de Saint-Sauveur, qu’il seconde et dont il assure l’intérim lors des absences de ce dernier. S’il y apprend le commandement d’une escadrille, ses débuts en tant que pilote de chasse sont plutôt laborieux puisqu’il ne remporte aucune victoire aérienne durant cette période pourtant riche en rencontres avec l’aviation ennemie. Le grand as de l’escadrille, qui vole de victoire en victoire, est alors le sous-lieutenant Jean Navarre, pilote exceptionnel mais rétif à toute discipline militaire. Il est grièvement blessé au combat le 17 juin 1916 après avoir remporté sa 12e victoire mais trouve la force de revenir poser son chasseur Nieuport 16 n°1130 peint en rouge dans les lignes françaises, avant d’être évacué dans un hôpital. Le lieutenant Derode sera chargé de convoyer le Nieuport à son aérodrome… Mais va manquer son décollage et briser l’appareil, devant lui-même être conduit à l’hôpital.
C’est sur la Somme où a été transférée la N 67 que Jean Derode va remporter son premier succès officiel le 156 novembre 1916, suivie d’une seconde le 27 décembre.

En janvier 1917 il quitte la N 67 pour prendre le commandement de l’escadrille N 102, une escadrille anciennement de bombardement sur Voisin LAS qui a été transformée en escadrille de chasse sur Nieuport et qui n’a pas obtenu jusque-là d’excellents résultats. Promu capitaine, il va, par son sens du commandement, réussir à dynamiser son équipe de chasseurs en y instituant une excellente ambiance, un fait qui est reconnu par les notations de ses supérieurs (qui pointent également un caractère quelquefois susceptible…) comme les témoignages de ses pilotes, lesquels prennent pour symbole d’escadrille un soleil de 36 rayons, dit soleil de Rhodes, en référence au patronyme de leur chef. L’escadrille va combattre sur le Chemin des Dames au début de 1917 puis dans les Flandres à compter du mois de juillet, où elle reçoit des chasseurs SPAD et où Jean Derode va remporter sa 5e victoire homologuée le 6 juillet 1917. La SPA 102 est ensuite affectée en Champagne le 15 octobre et son chef, qui y a augmenté son tableau de chasse d’une pièce supplémentaire, va devoir la quitter le 14 mars 1918.

Il reçoit en effet à cette date le commandement de la SPA 99, une unité de création récente qui est basée à Lunéville et fait partie du nouveau Groupe de Combat n°20. Les pilotes y sont en très grande majorité des débutants, à la combativité toute relative et dont il a la tâche de dynamiser. Le 27 mai, il supervise l’installation de son escadrille à Villeseneux où elle va faire face aux offensives allemandes du printemps. Sous son commandement, ses pilotes remportent deux victoires le surlendemain.

Peu de temps après, le 4 juin 1918, Jean Derode va s’envoler pour la dernière fois. Repérant un biplace ennemi isolé, il l’attaque et tue son pilote d’une rafale. L’avion tombe désemparé vers le sol… Mais le mitrailleur ennemi est toujours vivant et décide d’emmener son assaillant avec lui en lui tirant une rafale de balles incendiaires, dont deux touchent Jean Derode au ventre et sur une jambe, le tuant sur le coup tandis que son SPAD s’écrase en flammes au sud-ouest de Reims.

Sources

  • Dossier individuel SHD n°5YE 121.174
  • Registre matricule AD Seine Maritime, classe 1907 n°1802

Palmarès de Jean Derode

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
P1 16-oct-16 N 67 Avion
1 15-nov-16 N 67 Avion Marchélepot
2 27-déc-16 13h20 N 67 Avion Licourt-Morchain
3 23-avr-17 N 102 Biplace Prosnes FA 252w - Vfw Heinrich Mertens indemne, Ltn Friedrich Feldmann tué
4 14-mai-17 N 102 Biplace Lignes françaises
5 06-juil-17 N 102 Avion Langemarck
6 23-juil-17 N 102 Avion
P2 12-nov-17 N 102 Avion Dunkerque
P3 06-mars-18 N 102 Avion Avec Adj Roger Leclerc
7 04-juin-18 SPA 99 Avion Lignes allemandes
P4 04-juin-18 SPA 99 Avion Lignes allemandes