- Sergent ou Maréchal des logis Pierre Cardon
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 8 avril 1917 (brevet n°5869)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 81
- Né le 30/10/1894 à Armentières (Nord)
- Mort le 4/12/1987 à Inconnu (Mort naturelle)
Décorations
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Croix de Guerre
3 palme(s)
Profils
Pierre Cardon
5 victoires sûres (dont 5 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »
Pierre Marie Joseph Cardon nait le 30 octobre 1894 à Armentières, dans le nord, dans un milieu relativement favorisé où son père exerce à ce moment la profession de brasseur et disposera par la suite de plusieurs affaires en Belgique. La famille Cardon comptera trois enfants, tous des garçons, dont Pierre est le second. Il se passionne assez jeune pour la mécanique, étant fasciné par l’automobile de son père, et effectuera ses études à l’école des arts et métiers catholique de Lille dont il sort en juillet 1914. Il s’est préoccupé auparavant de son service militaire : ayant son frère ainé sous les drapeaux dans l’artillerie (de la classe 1910), il a effectué avec son frère cadet Michel une préparation militaire de cavalerie au 6e chasseurs de Lille qui lui permettra d’être affecté dans cette arme. C’est ce qui se produit à la déclaration de guerre qui tombe quelques semaines après la fin de ses études. Il va alors être affecté le 29 août 1914 au 5e régiment de chasseurs à cheval en tant que simple cavalier, où le rejoint son frère Michel qui s’est engagé volontairement.
Les deux frères ne partent au front qu’en décembre 1914 où l’emploi de la cavalerie est terminé du fait de la guerre des tranchées, se retrouvant dans la boue des Flandres à tenir des secondes lignes. Malgré le fait de remonter sporadiquement à cheval en préparation des offensives d’Arras et de Champagne, qui se terminent toutes par des échecs, Marcel Cardon est déçu par cette affectation et se retrouve affecté dans l’aviation en tant que mécanicien au mois d’avril 1916, sans avoir fait de demande, mais en raison de ses études effectuées aux arts et métiers. Envoyé à l’escadrille G 64 sur Caudron G.4, il va entretenir l’appareil de son pilote durant toute l’année 1916. Souhaitant lui-même devenir pilote, il a recours au piston d’une relation haut-gradée pour obtenir satisfaction et peut partir en école de pilotage à la fin du mois de janvier 1917.
Gagnant la base de Dijon, il passe rapidement à Avord et obtient son brevet de pilote militaire le 8 avril 1917, avec les meilleures notes de sa promotion au point d’attirer l’attention du responsable de la formation, le lieutenant Vuarin, qui souhaite le garder avec lui comme moniteur. Pierre Cardon, promu au grade de brigadier le 25 mai, n’y tient pas particulièrement mais finit pas se laisser convaincre quand Vuarin lui promet que son frère Michel, venu à l’école de pilotage et breveté deux semaines après lui, restera également comme moniteur. Les deux frères commencent alors leur nouveau métier et Pierre aura parmi ses élèves le futur as américain Franck Bayliès. Mais le 10 septembre 1917, il a la douleur de voir son frère se tuer sur un Caudron de l’école avec un élève pilote qui s’est probablement crispé sur les commandes.
Désireux de venger la mort de son frère, il demande selon ses dires à partir pour le front et se retrouve affecté à l’escadrille SPA 81 le 17 décembre 1917 après un stage de perfectionnement à Pau et un stage de tir à l’école de Cazaux. Il est aussi possible qu’il ait été envoyé d’office au front suite à une circulaire ministérielle l’imposant pour tous les pilotes de l’arrière… Les débuts au front du brigadier Pierre Cardon sont sans relief particulier, le mauvais temps ralentissant l’activité aérienne. Mais la situation change brusquement le 21 mars 1918 quand l’armée Allemande lance ses ultimes offensives de printemps, ce qui entraine des mois de combats intenses pour les escadrilles de la Division Aérienne du général Duval à laquelle est rattachée la SPA 81. Blessé à l’épaule en combat aérien le 5 avril 1918, Marcel Cardon est promu maréchal des logis sur son lit d’hôpital et reprend sa place au combat le 7 mai. Alors que son escadrille stationne sur le terrain de la Noblette, il va remporter 5 victoires aériennes en collaboration contre des Drachen en l’espace de trois semaines, du 15 mai au 6 juin 1918. La dernière est obtenue dans des circonstances particulièrement mouvementées puisque le ballon qu’il attaque explose juste devant lui et manque de peu de l’abattre.
Démobilisé avec le grade d’adjudant en avril 1919, il abandonne alors l’aviation pour se lancer dans les affaires et fonder une famille de 7 enfants en s’installant en Belgique. Quand éclate la seconde guerre mondiale, il n’est plus mobilisable mais s’engage volontairement pour servir en tant que moniteur et pilote de liaison à l’arrière. Pilotant encore après la libération un petit appareil de tourisme, il est un des derniers as de 14-18 à s’éteindre, le 4 décembre 1987, à l’âge de 93 ans.
Sources
- Témoignage oral SHD
- Case matricule n°5113 classe 1914 Archives départementales du Nord.