- Sergent ou Maréchal des logis Adolphe Bois d’Aische (du-)
- Breveté pilote militaire le 25 juin 1918 (brevet n°14218)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles F 71
- Né le 17/03/1874 à Bruxelles (Belgique)
- Mort le 7/01/1958 à St Quay Portrieux (Côtes d'Armor) (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
3 palme(s)
1 étoile vermeil
1 étoile(s) de bronze
Profils
Adolphe Bois d’Aische (du-)
Le doyen des as
6 victoires sûres, 6 victoires probables
Palmarès détaillé »
Adolphe, Aloïs de Gonzague, Marie, Hubert, Ghislain, du Bois d’Aische naît à Bruxelles le 17 mars 1874 au sein d’une grande famille de la noblesse belge wallonne. Il est le fils du comte Adrien du Bois d’Aische et de la baronne Marie Thérèse de Fierlant, et, en tant qu’aîné des six enfants de la famille, il lui revient le titre de comte de son père. Cependant, ce jeune homme qui ne manque de rien se révèle vite être un enfant particulièrement turbulent. Les désaccords avec son père son nombreux ; ce dernier veut qu’il entame des études de droit alors qu’il ne rêve que de devenir ingénieur. Quand le comte projette de marier son fils à un beau parti, la rupture et consumée et Adolphe du Bois d’Aische s’enfuit au Congo Belge au tournant du siècle et il débute plusieurs années d’aventures dont on connaît peu de choses si ce n’est qu’il s’engage dans la légion étrangère française à 30 ans, le 4 septembre 1904, et sert au premier régiment étranger. Il y croise de nombreux légionnaires allemands et en retient une bonne maîtrise de la langue de Goethe. Obtenant de droit la nationalité française, il revient s’installer en France et rencontre une bretonne ayant deux filles d’un premier mariage, qu’il épouse en 1914. Il vit alors à Paris avec sa nouvelle famille recomposée, exerçant la profession d’ingénieur.
Quand la guerre éclate, il est mobilisé malgré ses 40 ans et sert dans trois régiments d’infanterie différents (les 4e, 131e et 89e), en étant promu caporal et obtenant une citation pour sa conduite au feu. Blessé au combat, il est transféré dans l’aviation en tant que mécanicien au mois de juillet 1915 sur la base d’Avord. Alors que son âge lui permettrait de rester à l’arrière, il se porte volontaire pour servir dans une unité combattante et se retrouve affecté en tant que mitrailleur à l’escadrille F 71 au mois d’avril 1916, qui est engagée dans la bataille de Verdun.
Se révélant comme d’un fort mauvais caractère, il ne cesse que de vouloir ouvrir le feu sur l’ennemi et lors d’une mission de reconnaissance le 22 mai 1916, il abat un biplace qui lui sera homologué. On l’affecte alors sur un des appareils de l’escadrille devant servir d’escorte aux autres et il va dès lors multiplier les combats mais ne pourra se faire homologuer les appareils qu’il revendique. Il lui faut attendre l’année 1917 et les combats du Chemin des Dames pour remporter son second succès officiel le 2 juin 1917 à bord d‘un Sopwith, suivi d’un « doublé » le 24 juillet à bord d’un Dorand AR. Il voit la mort de près durant ce combat car son pilote, le sergent Bétis, est très grièvement blessé par le tir des chasseurs ennemis que combat Du Bois d’Aische. Le Dorand tombe en vrille mais Bétis, dans un ultime sursaut, parvient à en reprendre les commandes et à s’écraser dans un champ – Du Bois d’Aische sortant de l’épave indemne tandis que son pilote succombera à ses blessures deux jours plus tard. Ses 5e et 6e victoires officielles tombent le 22 septembre 1917 alors qu’il vole sur un triplace Letord.
Devenu un as et décoré de la médaille militaire, il demande comme faveur à devenir pilote, ce qui lui est accordé malgré ses 43 ans. Il part en école de pilotage au mois d’octobre 1917 pour en ressortir breveté au mois de septembre 1918 au terme d’un apprentissage plutôt long, voire laborieux. Blessé dans un accident sur SPAD au mois d’octobre 1918, il ne recevra pas d’affectation opérationnelle avant l’armistice et va être rapidement démobilisé.
Travaillant dans l’aviation civile, il exercera diverses fonctions sur des aérodromes durant l’entre-deux guerres, étant affecté à la base d’hydravions d’Ajaccio puis à l’aérodrome du Bourget, où il exerce d’importantes responsabilités avant d’être démis suite à une violente dispute avec son ministre de tutelle... Quand survient la seconde guerre mondiale, il est à la retraite, installé dans le village breton de Saint Quay Portrieux d’où est originaire son épouse. Il se fait néanmoins employer par l’administration allemande en tant qu’interprète et en profite pour avertir les résistants qui sont sur le point d’être arrêtés. Il est malheureusement découvert, et emprisonné en forteresse. Selon ses dires, malgré les coups et les insultes, il n’a jamais daigné travailler ! Libéré en 1944, il retrouve son épouse à Saint Quay Portrieux où il est élu conseiller municipal et où il décède le 7 octobre 1958 à l’âge de 84 ans.
Sources
"La guerre aérienne illustrée", de Jacques Mortane
Archives familiales