- Lieutenant Armand Turenne (-de)
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 21 décembre 1915 (brevet n°2135)
- Cité dans le communiqué aux armées du 25 juillet 1918
- Escadrilles SPA 12, N 48
- Né le 2/04/1891 à Le Mans
- Mort le 10/12/1980 à Paris (Mort naturelle)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
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Croix de Guerre
10 palme(s)
1 étoile vermeil
Profils
Armand Turenne (-de)
15 victoires sûres (dont 2 drachens), 5 victoires probables
Palmarès détaillé »
Armand, Jean, Galliot, Joseph de Turenne voit le jour dans la ville du Mans le 2 avril 1891 dans une illustre famille aristocratique descendante du célèbre maréchal de Louis XIV. Son père, qui a le titre de Marquis d’Aubepeyre, sert comme lieutenant au 104e régiment d’infanterie encaserné au Mans. L’enfance du jeune garçon va être marquée par une tragédie quand sa mère décède quatre mois après sa naissance. Son père se remarie et le jeune Armand va grandir avec une demi-sœur dans les diverses villes de garnison où sera muté son père. Il peut effectuer des études et obtient son baccalauréat.
Une fois passé son 18e anniversaire, il décide de suivre la tradition familiale et s’engage en 1909 dans l’armée à la Mairie de Béziers, en tant que simple soldat au 10e régiment de Chasseurs encaserné dans cette ville. Il y servira durant tout son contrat de 3 ans et y sera nommé au grade de maréchal des logis. Après ce contrat, il « rempile » pour un autre engagement en 1912 et sert cette fois-ci au 21e régiment de Dragons à St Omer, où il prépare le concours d’entrée à l’école d’officiers de cavalerie, concours qu’il réussit en 1914.
Cependant la déclaration de guerre va contrarier sa scolarité. Nommé aspirant, il sert au front dans son régiment qui se retrouve vite enlisé dans la guerre des tranchées, comme tous les régiments de cavalerie. Pour échapper à la boue, il se porte volontaire dans l’aviation où il est accepté en tant qu’observateur au mois de juillet 1915, servant au GB 1 sur le plateau de Malzéville.
Il est vite envoyé en école de pilotage et en sort breveté au mois de décembre 1915 tout en étant promu au grade de sous-lieutenant. Resté longtemps sans affectation, ce n’est que le 1er juin 1916 qu’il est envoyé à l’escadrille de chasse N 48 qui converge vite vers le secteur de Verdun où se bat toute la chasse française. Armand de Turenne y vole sur un Nieuport 11 dont il fait peindre le fuselage aux couleurs du drapeau national, en y ajoutant ses armoiries. La physionomie de l’escadrille change le 8 octobre 1916 avec la nomination à sa tête du lieutenant Georges Matton qui va très bien s’entendre avec De Turenne, comme lui un officier d’active, dont il fait son second. Les deux hommes vont immédiatement décider de doter l’escadrille d’un insigne collectif qui sera le buste d’un coq belliqueux, apposé sur les flancs du fuselage de tous les appareils. La N 48 est à cette date regroupée avec les N 12, 31 et 57 pour former le Groupe de Combat n°11. C’est durant cette période que le sous-lieutenant de Turenne remporte sa première victoire homologuée le 17 novembre 1916.
Son tableau de chasse va s’étoffer durant l’année 1917 tout comme celui de l’escadrille N 48, qui, animée par Matton et de Turenne, va obtenir d’excellents résultats et devenir une véritable pépinière d’as, combattant au Chemin des Dames et dans les Flandres où va tomber le capitaine Matton. De Turenne, alors titulaire de 6 victoires, ne va pas recevoir le commandement de la N 48 mais celui d’une autre escadrille du GC 11, la SPA 12, où il va se battre jusqu’à la victoire et terminer la guerre avec 15 victoires homologuées, ce qui lui a valu d’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du 25 juillet 1918. Ses pilotes de la SPA 12, tout comme ceux de la N 48, s’accordent pour le décrire comme un meneur d’hommes exceptionnel mais un piètre gestionnaire qui n’a aucun goût pour la paperasse…
Restant dans l’armée après l’armistice en tant qu’officier d’active, il est promu capitaine mais doit revenir à l’école de Saumur terminer sa formation d’officier de cavalerie à peine esquissée avant la guerre. Il va en sortir avec des notes médiocres, ne montrant aucun intérêt pour les chevaux alors que les avions représentent l’avenir. Retournant d’ailleurs dans l’aviation, il est affecté en Algérie en 1920 où il se marie avec une fille de colons. Il est ensuite muté en Rhénanie en 1922 où va être promu commandant, il va revenir poursuivre sa carrière en Afrique du Nord à partir de l’année 1925. Sa progression aux grades supérieurs sera contrariée par son manque d’intérêt pour les affaires administratives qui n’échappe pas à ses supérieurs, qui reconnaissent ses talents de meneur d’hommes mais pointent son manque de culture générale. Armand de Turenne se distingue toutefois pour sa participation à la croisière noire du général Vuillemin dont il devient l’adjoint, effectuant un long circuit à travers toute l’Afrique Occidentale Française de novembre 1933 à janvier 1934 ce qui lui vaudra sa promotion au grade de lieutenant-colonel.
Quand éclate la seconde guerre mondiale, il est colonel et chef du groupement de chasse n°24 chargé de faire face à la frontière italienne – une mission qu’il va mener malgré la débâcle avec beaucoup de tact selon son supérieur, et réaliser lui-même quelques missions de guerre. Replié en Afrique du Nord, il est maintenu par le gouvernement de Vichy à un poste de commandement en Tunisie puis au Maroc. Mais, sympathisant de la cause alliée, il est poussé vers la sortie en étant mis à la retraite le 1er avril 1942. Retiré à Rabat, il se sera pas rappelé à l’activité après l’arrivée des alliés et reviendra en France dans les années 1950, s’éteignant à Paris à l’âge de 89 ans le 10 décembre 1980.
Sources
- Etat civil
- Dossier personnel 1P 28546/2