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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

 

Décorations

La conséquence de l’homologation d’une victoire est sa récompense par une citation, qui dans 90 % prend la forme d’une citation à l’ordre de l’armée qui est inscrite dans le Journal Officiel de la République Française – consultable sur le site Gallica. Dans une minorité de cas, la citation est à un rang inférieur, à l’ordre du corps d’armée, et ne figure que dans le dossier individuel des intéressés que l’on peut trouver dans leurs cases matricules individuelles – en général consultables sur les sites des archives départementales de leur lieu de recrutement.

La conséquence de ce système de récompenses est que les as ont eu les croix de guerre les plus fournies de la guerre : la décoration, créée le 3 avril 1915, est donné à chaque citation, avec sur le ruban :

  • Une palme en cas de citation à l’ordre de l’armée
  • Une étoile de vermeil en cas de citation à l’ordre du corps d’armée
  • Une étoile d’argent en cas de citation à l’ordre de la division
  • Une étoile de bronze en cas de citation à l’ordre du régiment

En cas de citations multiples, ce qui est le cas des aviateurs, il y donc profusion de palmes et d’étoiles sur le ruban. Le soldat de 14-18 le plus décoré est, du moins en droit, l’as des as René Fonck qui devrait disposer de 26 palmes et d’une étoile de vermeil bien qu’il se soit affiché après-guerre avec une croix de guerre de 28 palmes et une étoile de vermeil, s’attribuant deux palmes supplémentaires pour à ses nominations au grades de commandeur et d’officier - bien que ces dernières, survenues après la guerre, ne donnent pas droit à une palme supplémentaire. Georges Guynemer dispose pour sa part de 25 palmes correspondant à autant de citations à l’ordre de l’armée. Charles Nungesser, qui n’a eu que 19 citations à l’ordre de l’armée et 2 autres à l’ordre de son groupe de bombardement, s’affiche pourtant à la fin de la guerre avec une croix de guerre de 28 palmes et 2 étoiles de vermeil. Il s’est en fait ajouté de lui-même une palme pour chacune des 9 décorations étrangères qu’il a reçues, alors qu’elles n’en donnent théoriquement pas le droit. Il faut croire que la longueur de la croix de guerre pouvait s’étendre en fonction de l’égo des intéressés... Il est à noter qu’une citation pouvait récompenser plusieurs victoires aériennes ce qui fit dire à Guynemer, selon des propos que rapporta le journaliste Jacques Mortane, "qu’il faudrait descendre les boches un par un."

Outre la croix de guerre, les as ont reçu les deux décorations militaires plus anciennes : la médaille militaire, donnée aux sous-officiers, et la croix de chevalier de la légion d’honneur, réservée en principe aux officiers mais qu’ont aussi reçue des sous-officiers déjà décorés de la médaille militaire. L’attribution d’une de ces médailles valait en outre citation à l’ordre de l’armée, et donc une palme sur la croix de guerre. Les plus grands as ont reçu pendant la guerre le rang supérieur d’officier de la légion d’honneur, avec une rosette sur le ruban. La plupart des as ayant survécu au conflit ont été décorés bien des années après des grades supérieurs de la légion d’honneur – officier, commandeur, mais ne figurent sur le site que les légions d’honneur obtenues avant l’armistice ou les deux années suivant celle-ci pour les régularisations survenues jusqu’en 1920.

Plusieurs ont en outre obtenu nombre de décorations étrangères qui ne sont pas mentionnées.