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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Profils

Achille Rousseaux

6 victoires sûres, 1 victoires probables
Palmarès détaillé »

Achille Justin Ernest Rousseaux naît le 29 août 1887 à Dijon dans une famille modeste où son père est employé de chemins de fer et sa mère femme au foyer. Devenu adulte, le jeune homme effectue son service militaire comme simple soldat de 1908 à 1910 au 15 régiment de chasseurs à cheval. Libéré de ses obligations militaires, il s’installe à Paris et exerce la profession de boucher. Mais comme des millions de français il est de nouveau appelé sous les drapeaux à la déclaration de guerre pour retourner dans son ancien régiment.

Il y combat en simple soldat pendant les premiers mois du conflit, où les tranchées font leur apparition et contraignent les cavaliers à délaisser leur monture pour devenir des fantassins. Malgré la guerre, il se marie de 15 février 1915 dans la mairie du 11e arrondissement de Paris avec Mlle Marcelle Frémaux dont il aura deux enfants (un garçon et une fille).

Alors que l’année 1915 s’écoule, soit par lassitude des tranchées ou soit en raison de son état de santé, il est muté dans l’aviation le 3 janvier 1916 en tant que soldat de 1ere classe mitrailleur. Il part en stage à l’école de tir de Cazaux le 30 janvier et en revient le 8 février suivant, étant affecté quelques jours à la réserve générale de l’aéronautique de Paris avant de partir pour sa première affectation, l’escadrille N 23, le 14 avril 1915. A peine a-t-il rejoint son unité le 17 avril qu’il part le lendemain pour une autre formation, l’escadrille C 46, une unité dotée de Caudron R IV triplaces puissamment armés de 2 tourelles de mitrailleuses que son chef, le capitaine Le Cour-Grandmaison, compte utiliser pour la chasse.

Engagée durant la bataille de la Somme, la C 46 va remporter un impressionnant palmarès aux dépends de l’aviation allemandes avec ses petites forteresses volantes. La tactique de combat de ces bimoteurs peu manœuvrants mais surarmés est simple : attirer les avions allemands en les provoquant sur les lignes, et les arroser du tir des tourelles de mitrailleuses. Quitte au passage à essuyer le tir ennemi… Achille Rousseaux remporte le 8 septembre 1916 sa 1ere victoire contre un chasseur ennemi en tant que mitrailleur avant sur son Caudron, qui lui vaut sa promotion au rang de caporal. Une seconde victoire suit le 10 novembre sur un appareil piloté par le capitaine Le Cour-Grandmaison avec pour mitrailleur avant le Sgt Léon Vitalis, puis une 3e le 16 à bord d’un appareil piloté par le S/Lt Loste. Sa 4e victoire remportée le 23 novembre sur un appareil piloté par l’adjudant Barbier est plus délicate car le Caudron revient troué comme une passoire et Rousseaux est blessé au bras.

Promu sergent à la fin du mois de janvier 1917, la C 46 termine sa campagne sur la Somme avec 22 victoires homologuées et a l’honneur d’être rattachée au GC 12, le groupe des cigognes du commandant Brocard, représentant l’élite de la chasse française. Mais aussi, rançon du succès, elle est bombardée au sol durant le mois de décembre par les allemands qui ont appris à redouter ces multiplaces de combat… Elle est envoyée au repos et ne retournera sur le front qu’au mois d’avril 1917 sur le front de l’Aisne. Mais la situation a bien changé et la chasse allemande a relevé la tête en volant sur des Albatros D III bien plus performants. Volant désormais sur Letord 1, Rousseaux remporte sa 5e victoire homologuée le 14 avril 1917 en pleine bataille du Chemin des Dames, ce qui lui vaut l’honneur de figurer dans le communiqué aux armées du 18 avril suivant. Mais les nouvelles victoires sont remportées au prix de lourdes pertes avec 3 pilotes et 8 mitrailleurs tués, dont le capitaine Le Cour-Grandmaison tombé au combat le 10 mai 1917. La C 46 est alors placée au semi-repos pour panser ses plaies fin juillet 1917.

Rousseaux doit pour sa part se faire hospitaliser pour une raison inconnue et en sort le 12 septembre 1917. Il va vite quitter la C 46 pour être muté le 30 septembre à la N 79 en tant que sergent mitrailleur, puis à l’escadrille N 88 le 5 octobre 1917. C’est là qu’il effectue ses dernières missions de guerre sur les quelques biplaces de reconnaissance de l’escadrille principalement équipée de monoplace de chasse. Il y remporte son dernier succès le 2 décembre 1917.

Promu au grade d’adjudant le 25 janvier 1918, il quitte la SPA 88 le 20 février pour être affecté au Groupement des Divisions d’Entrainement et de recevoir un poste d’instructeur à l’arrière. Il y restera jusqu’à l’armistice et sa dernière affectation semble avoir été l’école de tir de Cazaux où il est nommé instructeur le 11 février 1919.

Parti à un dépôt démobilisateur le 3 mars 1919, il est rendu à la vie civile peu après et reprend son ancien métier de tueur aux abattoirs de la Villette à Paris. Mais il se blessera à la main en accrochant une carcasse de bœuf. Sa blessure s’infectera et il sera victime de la gangrène qui lui rongera la main puis le bras. Après plusieurs mois de souffrance, il décède en 1928 sans que son employeur ait voulu reconnaître un accident de travail. Sa veuve Marcelle sera ainsi contrainte de faire procéder à une autopsie deux ans après son décès pour prouver que sa mort était bien due à sa blessure à la main.

Sources

  • Case matricule Paris Cl 1907 n°1954

Palmarès de Achille Rousseaux

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 08-sept-16 C 46 Caudron R. IV Avion Lignes allemandes Avec Sgt Etienne Combret (Pilote) et Caporal Georges Cadot (Mitrailleur arrière), ainsi que l’équipage d’un autre Caudron.
2 10-nov-16 C 46 Caudron R. IV Roland E. Barleux Avec Cpt Lecour-Grandmaison (Pilote) et Sgt Léon Vitalis (Mitrailleur avant)
3 16-nov-16 C 46 Caudron R. IV Albatros Brie Avec S/Lt Loste (pilote) et Sgt Léon Vitalis (Mitrailleur avant)
4 23-nov-16 C 46 Caudron R. IV Aviatik C Avec Adj Eugène Barbier (Pilote) et Adj Robert Mazeron (Mitrailleur avant)
5 14-avr-17 12h10 C 46 Chasseur S. Craonne Avec Cpt Lecour-Grandmaison (Pilote) et Sgt Léon Vitalis (Mitrailleur avant). Albatros D III du Lt Otto Wiegel, Jasta 14, tué.
P1 24-avr-17 18h05 C 46 Avion Guignicourt Avec Cpt Lecour-Grandmaison (Pilote) et Sgt Léon Vitalis (Mitrailleur avant)
6 02-déc-17 SPA 88 Biplace S. Ployard Avec Brig Wurtz (pilote), le S/Lt Luftbery sur monoplace et un biplace monté par le Sgt Vidal et le Cpl Cadot.