- Adjudant Jacques Roques
Nationalité suisse
- Breveté pilote militaire le 20 mai 1916 (brevet n°3495)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 48
- Né le 2/08/1897 à Paris
- Mort le 24/05/1988 à Paris (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
-
Croix de Guerre
3 palme(s)
1 étoile(s) d'argent
Jacques Roques
5 victoires sûres, 3 victoires probables
Palmarès détaillé »
Jacques Rafaël Roques naît le 2 août 1897 dans le 1er arrondissement de Paris, dans une famille très aisée où son père est le dirigeant d’une société pharmaceutique de nationalité suisse et sa mère est d’origine vénézuélienne. Il vient d’une ancienne famille protestante du Languedoc qui a fui la France au moment de la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV et a essaimé en Allemagne ainsi qu’en Suisse. Le jeune Jacques appartient à la branche établie en Suisse romande, dont le grand-père a fondé une société de produits pharmaceutiques et dont son père est le dirigeant. Le garçon est élevé dans une culture française et va grandir entre Paris et Genève. Dès son plus jeune âge il se passionne pour le vol et se souvient d’avoir épuisé la patience de son père à force de lui réclamer l’autorisation de monter dans le ballon d’un ami de ce dernier ! Tuberculeux à l’âge de 12 ans, il passe 2 années en Suisse où il y est soigné puis passe son adolescence en France. Il peut bénéficier d’une éducation soignée et à 17 ans est inscrit au Lycée Carnot de Paris où il se lie d’amitié avec un certain Robert Bajac avec qui il partage sa passion pour l’aviation.
De nationalité Suisse, il n’est pas mobilisé quand éclate la guerre mais il se sent redevable de la France où il a passé la plus grande partie de sa vie. Suite à ses discussions avec son ami Bajac, il décide de devenir aviateur militaire et se paye des cours de vol pour passer son brevet de pilote civil au mois de juin 1915 à l’école Farman d’Etampes mais qui n’est officiellement validé que le 10 septembre 1915, une fois passés ses 18 ans. Le mois suivant, il passe avec succès son baccalauréat littéraire et le 15 novembre 1915 s’engage dans l’aviation militaire française via la légion étrangère. Sa formation de pilote sera plutôt longue (près d’un an) et tortueuse ; grâce au piston qu’il obtient de son père qui a un ami commun avec le colonel Girod, député et chef des écoles d’aviation, il peut être dirigé vers la chasse et après avoir obtenu son brevet de pilote militaire à l’école de Chartres le 20 mai 1916 ainsi que le grade de caporal, il finit sa formation par l’école de tir de Cazaux et l’école d’acrobatie de Pau.
Ce n’est que le 2 janvier 1917 qu’il part pour le front à l’escadrille N 48 où se trouve depuis huit mois son ami Robert Bajac, qui l’a chaudement recommandé à son chef d’escadrille, le lieutenant Georges Matton, officier d’active et futur as aux 9 victoires. Roques, promu au grade de sergent, va être pris en mains par cet officier exceptionnel qui va instituer une excellente ambiance parmi les pilotes de son escadrille dont nombre d’entre eux vont devenir des as, tels que René Montrion, René Dousinelle et Gilbert Deguingand. Jacques Roques va pour sa part effectuer ses vols en étant l’équipier de son ami Robert Bajac et remporter en sa compagnie sa 1ere victoire homologuée le 26 avril 1917, ainsi qu’une seconde le 27 juillet dans les Flandres où les combats seront rudes face à l’élite de la chasse allemande : le capitaine Matton y perdra la vie et son ami Bajac y sera blessé. La SPA 48, intégrée dans le GC 18 au sein de la Division Aérienne au début de l’année 1918, va être de tous les combats face aux offensives allemandes du printemps 1918. Jacques Roques y remportera 3 nouvelles victoires et va terminer la guerre avec 5 victoires homologuées et 3 probables, ainsi que le grade d’adjudant.
Démobilisé en septembre 1918, il adopte à ce moment la nationalité française et il reprend ses études. Il passe d’abord la seconde partie de son baccalauréat puis entame des études de pharmacie pour travailler sans l’entreprise pharmaceutique familiale. Resté un passionné d’aviation, il pilotera régulièrement son petit Tiger Moth personnel durant l’entre-deux guerres et participera à de nombreux meetings. Il se signalera également pour participer à une expédition automobile transsaharienne dans les années 1920.
Quand débute la seconde guerre mondiale, très entrainé du fait de ses périodes de réserve, il est mobilisé en tant que capitaine à son ancienne escadrille SPA 48, devenue une des deux composantes du GC I/1 dont il est l’officier-adjoint. Réserviste de 42 ans, il volera assez peu et ne connaîtra qu’un « combat » contre un Junker 88 de reconnaissance volant à haute altitude, qu’il tentera sans succès d’intercepter sur son Bloch 152. Démobilisé après la débâcle, il œuvrera pour la résistance et en 1945 prendra officiellement la direction de la société pharmaceutique à la mort de son père. Il est un des derniers as de 14-18 à s’éteindre, le 24 mai 1988, à l’âge de 91 ans.
Sources
- Témoignage oral SHD
- Article de Christophe Cony dans AVIONS n°44 et 45 (nov et déc 1996)