- Sous-lieutenant Hugues Rochefort (-de)
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 10 août 1915 (brevet n°1319)
- Cité dans le communiqué aux armées du 16 juillet 1916
- Escadrilles N 26
- Né le 25/12/1889 à Cerdon (Loiret)
- Mort le 16/09/1916 à Vermand (Aisne) (Descendu sur le Nieuport n°1581 au-dessus de Péronne le 15 septembre 1916. Capturé par les troupes allemandes, mort des suites des blessures le 23 septembre suivant.)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
-
Croix de Guerre
4 palme(s)
Profils
Hugues Rochefort (-de)
7 victoires sûres (dont 1 drachens), 6 victoires probables
Palmarès détaillé »
Hugues, Anne, Louis, Noël de Rochefort voit le jour à Cerdon (Loiret) le 25 décembre 1889 dans une famille aisé issue de l’aristocratie foncière : il est le fils cadet du vicomte Gaston de Rochefort, propriétaire du château de Cerdon et par ailleurs Maire de la commune, tout comme l’était le grand-père de l’enfant, avocat à la cour d’appel de Paris. Le jeune Hugues grandit dans un milieu privilégié et peu effectuer des études ; il suit des cours à l’institut national agronomique préparant à la profession d’ingénieur agronome, ce qui lui permettent de bénéficier d’un sursis d’incorporation d’un an pour son service militaire, qu’il effectue le 7 octobre 1911 comme simple soldat à la 31e section d’aéronautique du camp d’Avord, au Bataillon de sapeurs aérostiers. Il est nommé soldat de 1ere classe le 20 mars 1913, puis démobilisé le 25 septembre suivant. Rendu à la vie civile, il exerce alors la profession d’ingénieur agronome.
Quand la guerre éclate il est mobilisé dans son corps d’origine et y sert en tant que conducteur automobile, étant promu au grade de caporal au mois de décembre 1914. Mais, tombé gravement malade au mois de novembre 1914, il va passer près de six mois en hôpital. Quand il en sort au printemps 1915 il se porte volontaire pour le service aéronautique où il est aussitôt accepté et part pour les écoles de pilotage, d’où il sort breveté et affecté le 18 octobre 1915 à l’escadrille N 26 qui est basée sur le front des Flandres à St Pol sur Mer.
Il va y effectuer ses premières missions de guerre sur Nieuport 10 biplace et se retrouver promu au grade de sergent le jour de son anniversaire, le 25 décembre 1915. Les missions aériennes qu’il réalise désormais délaissent peu à peu la reconnaissance au profit de la chasse. Il va remporter ses premiers succès aux commandes du Nieuport 10 n°640 emmenant le capitaine Jean Jacques Perrin au poste de mitrailleur. Des deux hommes abattent un LVG C le 12 mars 1916 dans la boucle de l’Yser, suivi du 1er avril par un autre appareil qui ne leur sera pas homologué. Volant sur le nouveau Nieuport 16 monoplace, il va remporter à son bord sa 2e victoire homologuée dès le 30 avril 1916 qui lui vaudra la médaille militaire. Il va cependant continuer de mener des missions sur biplaces avec le capitaine Perrin et remporter avec lui sa 3e victoire homologuée le 22 mai suivant.
L’escadrille N 26 va quitter les Flandres pour être amalgamée au groupe de combat de Cachy dans la Somme le 6 juin 1916. Il y retrouvera les meilleures escadrilles de chasse de l’aviation française qui va connaitre une période faste sur ce secteur en remportant de nombreuses victoires. Ce sera également le cas du sergent Hughes de Rochefort qui va en peu de temps atteindre le rang d’as aux commandes de son Nieuport 17 n°1374, en remportant coup sur coup deux succès homologués les 12 et 15 juillet 1916.
Il est alors cité au communiqué aux armées du lendemain et nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 23 suivant. Comblé d’honneurs, il suscite désormais l’intérêt de la presse et le quotidien « Le Petit Parisien » publie en une sa biographie et son portrait le 18 juillet, félicitant ce « camarade de Guynemer » qu’il côtoie d’ailleurs sur le terrain de Cachy.
Le sous-lieutenant Hugues de Rochefort va remporter un nouveau succès contre un ballon captif allemand le 6 aout, ainsi que plusieurs autres succès non homologués qui lui valent d’être nommé chevalier de la légion d’honneur le 29 août. Le 14 septembre 1916, il remporte sa 7e et dernière victoire homologué en descendant un LVG C sur le Mont St Quentin.
Le lendemain 15 septembre a lieu son dernier vol : touché en combat aérien, il doit se poser d’urgence dans un champ derrière les lignes allemandes dans la région de Péronne où il brise le train de son appareil. Grièvement blessé, il est secouru par des soldats allemands et conduit dans l’hôpital de campagne n°2 de la 58ème Jagër Division (chasseurs) qui se trouve à Vermand dans l’Aisne où décèdera quelques jours plus tard, le 23 septembre 1916, et sera inhumé avec les honneurs dans le cimetière de la commune. Il est le premier as de l’aviation française à tomber au combat.
Sources
- État civil du Loiret
- Registre matricule Archives du Loiret (n°1425 classe 1909)
- Fiches Mémoire des hommes
- Journal de marche de l’escadrille 26
Remerciements à M. Franck Roumy pour ses précisions sur le lieu de décès.