- Sous-lieutenant François Rochechouart de Mortemart (-de)
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 25 juin 1916 (brevet n°3778)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 23
- Né le 22/03/1881 à Paris
- Mort le 16/03/1918 à Consenvoye (Meuse) (Tué au combat)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
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Croix de Guerre
5 palme(s)
1 étoile vermeil
1 étoile(s) d'argent
2 étoile(s) de bronze
Profils
François Rochechouart de Mortemart (-de)
7 victoires sûres, 3 victoires probables
Palmarès détaillé »
François, Marie, Joseph, Laurent, Victurnien de Rochechouart de Mortemart voit le jour dans le 7e arrondissement de Paris le 22 mars 1881 dans une des plus vieilles familles de l’aristocratie française, étant apparenté à la favorite de Louis XIV Mme de Montespan. Son père, le vicomte de Mortemart ayant également le titre de Prince Tonnay-Charente, vit en tant que rentier tandis que sa mère, née Géraldine d’Hunolstein, est la fille du vicomte d’Hunolstein qui est également un riche propriétaire foncier.
Grandissant dans un milieu très fortuné, le jeune homme peut effectuer de solides études universitaires scientifiques qui le feront effectuer la profession de « Physico-chimiste ». En novembre 1902 cependant, soit une fois atteint l’âge de 21 ans (il a obtenu un sursis d’appel), il doit effectuer son service militaire et part dans un régiment de cavalerie (7e dragon), tradition aristocratique oblige. Il va y être promu brigadier le 4 août 1903 mais va être renvoyé dans ses foyers avant la fin de la durée légale de son service, le 10 septembre 1904, étant réformée n°2 suite à une bronchite bacillaire. De retour à la vie civile, il se marie avec une aristocrate le 2 juillet 1907, Mlle Marguerite François Marie de la Rochefoucault. Quand éclate la guerre, François de Rochechouart de Mortemart, portant les titres de noblesses légués par son père de Prince de Tonnay-Charente et Vicomte de Mortemart, est un père de famille de 33 ans, père de 2 garçons.
Bien que dispensé de toute obligation militaire suite à sa réforme, il tient à faire son devoir et s’engage volontairement pour la durée de la guerre le 2 août 1914, au 7e régiment de chasseurs où il retrouve ses galons de brigadier. Le 3 novembre suivant il est promu au grade de maréchal des logis et va se retrouver au mois de décembre détaché au 19e régiment du train où il sert à la section automobile. Il sert ensuite le 18 février 1915 de nouveau dans son régiment d’origine, le 7e Dragons, dans le Nord et sur la Somme, étant muté au 7e régiment de chasseurs à cheval le 19 avril suivant. Il va y servir en tant qu’estafette au Quartier Général du général Foch jusqu’au 12 septembre 1915, date à laquelle après s’y être porté volontaire il va servir à l’escadrille VB 103 du Groupe de Bombardement n°1 à Malzéville (Nancy). Il y effectue plusieurs missions en tant qu’observateur sur Voisin LAS, effectuant sept raids de bombardements (Bersdorff, Vouziers, Bazancourt, Metz) qui lui valent une citation à l’ordre du GB 1.
Il obtient alors de devenir lui-même pilote en gagnant les écoles de pilotage, d’où il sort breveté et affecté à l’escadrille N 23 le 10 décembre 1916, avec des galons de sous-lieutenant. L’unité est une escadrille d’armée rattachée à la 2e armée française défendant Verdun, elle restera sur le terrain de Souilly jusqu’à la fin de la guerre. Les notes de ses supérieurs témoignent d’un officier discipliné, d’une excellente attitude et d’une bonne tenue, s’étant entrainé avec zèle sur avion de chasse avant son arrivée en escadrille.
Malgré ses 36 ans passés qui en font un des plus vieux pilotes de chasse, après six mois d’apprentissage du front il va régulièrement abattre des avions ennemis. Sa première victoire tombe à St-Mihiel le 16 juin 1917, suivie d’une seconde le 3 septembre. Il revendique ensuite pas moins de 4 victoires dans un court intervalle les 18, 20,21 et 22 septembre 1917, mais seules les deux dernières lui sont homologuées. Il devient un as de l’aviation en abattant son 5e avion ennemi le 20 octobre 1917 au bois de Forges (où il est légèrement blessé au visage), bien qu’il n’en tire aucune célébrité puisque le seuil pour voir son nom mentionné dans le communiqué aux armées a été porté depuis peu à 10 victoires. En revanche, son 6e succès homologué abattu le 19 janvier 1918 près de Dieppe-en-Argonne (un biplace du FA 291, très probablement) lui vaut une nouvelle citation à l’ordre de l’armée, reproduite dans le journal mondain « Le Figaro » qui salue l’exploit du Prince de Tonnay-Charente, ainsi que sa nomination au rang de chevalier de la légion d’honneur le 22 janvier 1918 (pour prendre rang au 22 novembre 1917).
L’avion qu’il abat le 19 février 1918 sera sa 7e et dernière victoire homologuée. Le 16 mars 1918, à quelques jours de son 37e anniversaire, il disparaît lors d’une patrouille sur son SPAD XIII n°2167. Son adversaire était certainement le Ltn Arno Benzler de la Jasta 65 qui revendique ce jour la 3ème de ses 9 victoires homologuées. Tombé au nord de Verdun, il est grièvement blessé et amené par les Allemands à l’hôpital de Liny-sur-Dun où il expire, étant enterré dans le cimetière militaire de Liny. Son épouse la princesse de Tonnay-Charente le fera mettre en terre après l’armistice dans un monument édifié sur le lieu de sa chute, sur un versant de la Meuse à Consenvoye, où il repose toujours.
Sources
- Dossier 5YE 124.778 Service Historique de la Défense.