Victor Regnier

Victor François Marie Alexis Regnier voit le jour à Avignon le 21 février 1889 dans un milieu très fortuné où son père est notaire et possède le château d’Aquerie à Tavel dans le Gard avec des vignobles qui produisent un des grands crus des Côtes du Rhône sur plus de 100 hectares. Le jeune garçon ne manque de rien dans sa jeunesse ; il possède une automobile et obtient son permis de conduire en 1906, passe avec succès son baccalauréat es-lettres et entame des études universitaires. Il se passionne aussi pour l’aviation et suit en 1910 des cours de pilotage sur Nieuport à Montpellier, mais le décès de son père le force à quitter l’école sans obtenir le brevet. Il doit de plus effectuer peu après ses obligations militaires et se retrouve incorporé au 2e régiment d’artillerie de montagne à Nice, qu’il quitte deux ans plus tard avec le grade de maréchal des logis.

De retour à la vie civile, il se retrouve à la tête de la fortune que lui a laissé son père et se passionne toujours pour l’aviation, effectuant des vols en tant que passager. La guerre l’appelle sous les drapeaux dans son ancien régiment avec lequel il se bat dans les Vosges et sur le Somme. Promu au grade d’adjudant, Victor Regnier est sérieusement blessé le 29 mars 1915 et évacué, étant déclaré inapte au service dans son arme.

Il est alors muté dans l’aviation sur sa demande en septembre 1915, entrant en école de pilotage d’où il sort le 18 janvier 1916 affecté à l’escadrille VB 112 sur le plateau de Malzéville, à effectuer des missions de bombardement sur l’Allemagne et la Lorraine allemande. La VB 112 devient une escadrille de chasse sur Nieuport, toujours en Lorraine, et Regnier va y remporter 3 victoires aériennes avant que son unité ne soit envoyée sur la Somme où, sur chasseur SPAD VII, il va en remporter une autre puis un Drachen dans la région de Reims le 6 avril 1917 en préparation de l’offensive du Chemin des Dames. Cette 5e victoire homologuée lui vaut l’honneur du communiqué aux armées du 10 avril 1917, mais sa carrière de pilote de chasse va bientôt prendre fin : le 30 du mois, son appareil s’écrase accidentellement sur son terrain : il en réchappe avec une commotion cérébrale et ne retournera plus au front. Après une longue convalescence, il finira la guerre comme lieutenant instructeur aux écoles d’Istres puis Chartres où il sera victime d’un nouvel accident.

Démobilisé en 1919, il abandonne l’aviation et gère sa fortune familiale, vivant entre Paris où il devient agent immobilier et son château d’Aquerie, étant de nouveau mobilisé en 39-40 à un poste administratif. Il est décédé en 1971.