- Commandant Robert Massenet Royer de Marancour
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 27 avril 1914 (brevet n°458)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles GC 14, N 69, BLC 5
- Né le 14/01/1880 à Chaumont (Haute Marne)
- Mort le 6/08/1969 à Paris (Mort naturelle)
Décorations
- Officier de la Légion d’Honneur
Profils
Robert Massenet Royer de Marancour
8 victoires sûres, 1 victoires probables
Palmarès détaillé »
Robert, Henri Massenet voit le jour le 14 janvier 1880 à Chaumont (Haute-Marne) dans une famille de l’aristocratie militaire dont le père, commandant de gendarmerie et vétéran de la guerre de 1870, va finir sa carrière avec le grade de général de brigade. Il fait d’ailleurs changer son patronyme par un décret du Conseil d’Etat de 1885 en y ajoutant celui de sa propre mère, la grand-mère de l’enfant, qui s’appellera désormais Massenet Royer de Marancour.
Le jeune garçon va grandir dans des villes de garnison au gré des affectations de son père dont il va suivre la voie en réussissant le concours d’entrée de St-Cyr en 1898 et dont il va sortir très bien classé, servant en 1900 avec ses galons de sous-lieutenant au 9e régiment de dragons. Il est normalement promu lieutenant et en 1909 est admis à l’école supérieure de la guerre, devenant ensuite stagiaire à l’état-major du 1er corps d’armée. Mais il se passionne à ce moment pour l’aviation militaire qui vit ses premières années et se fait affecter en 1913 dans l’état-major de cette nouvelle arme, tout en obtenant ses galons de capitaine le 25 décembre de cette année. Passant avec succès son brevet de pilote militaire en février 1914, il est à l’aube de la guerre nommé chef de l’escadrille BLC 5 comprenant 4 Blériot monoplaces facilement démontables et transportables pour pouvoir suivre facilement son unité de rattachement, la 5e division de cavalerie.
La petite unité forte d’une vingtaine d’hommes (pilotes et mécaniciens) est à Reims au début des hostilités et va effectivement connaître de nombreux terrains, étant rattachée au corps d’armée de cavalerie du général Sordet. Le capitaine Massenet va y mener avec ses pilotes d’innombrables missions de reconnaissances qui l’amèneront jusqu’en Belgique avec l’avancée de la 5e armée française, puis sur la Marne lors de la bataille du même nom. L’unité reçoit en novembre 1914 des nouveaux Blériot à aile parasol, dits « Blériot-Gouin » et continue de se battre jusqu’au mois d’août 1915, date de sa dissolution.
Son personnel se regroupe alors dans la région lyonnaise en septembre pour former une nouvelle escadrille, la N 69 équipée de Nieuport 10 et dont le capitaine Massenet Royer de Marancour prend officiellement le commandement le 17 octobre 1915. L’unité s’installe dans les Flandres, puis sur la Marne en janvier 1916 et enfin à Verdun lors de la célèbre bataille le mois suivant. Volant sur Nieuport 11 et 16, elle devient une unité de chasse et Robert connaît des débuts plutôt laborieux dans cette nouvelle mission puisqu’il manque de peu d’être tué le 3 mai 1916 quand une balle destinée à sa poitrine est miraculeusement déviée par le chargeur de sa mitrailleuse. Il remporte néanmoins ses premiers succès sur la Somme en obtenant 3 victoires homologuées au mois de septembre 1916.
En janvier 1917, alors qu’il est un officier de carrière et pilote expérimenté, il accède à de plus hautes fonction en étant promu au grade de commandant et prenant la direction d’un groupement de chasse, le GC 14 qui rassemble les escadrilles N 75, 80, 83 et 86. Le groupement est engagé dans la bataille du Chemin des Dames et son chef, malgré ses responsabilités administratives, continue d’y effectuer régulièrement des missions de combat : il remporte sa 4e victoire en avril, suivies de deux autres en septembre 1917 sur le secteur de St-Mihiel. Au début de l’année 1918, le GC 14 devient une composante de la Division Aérienne du général Duval, l’instrument de la supériorité aérienne française. Les combats vont se multiplier lors des offensives allemandes du printemps qui sont l’occasion pour le capitaine Massenet Royer de Marancour de remporter une nouvelle victoire le 12 avril 1918 aux commandes de son SPAD, ainsi qu’une dernière à quelques jours de l’armistice. Il termine la guerre avec 8 victoires homologuées et la rosette de la légion d’honneur, étant le plus vieux des pilotes à avoir obtenu le rang d’as – il est alors âgé de 38 ans.
En tant que St-Cyrien il va poursuivre sa carrière dans l’armée d’active, toujours dans l’arme de l’aéronautique militaire puis dans l’armée de l’air à sa création. Il est nommé chef du 3e régiment de chasse à Châteauroux au début des années 1920 puis va prendre la tête du centre des essais en vol de Villacoublay, tout en étant promu au grade de lieutenant-colonel en 1922, colonel en 1925 et général de brigade en 1930. Inspecteur général de la chasse en 1932, il est promu général de division en 1934 et doit être rayé du personnel naviguant en raison de son âge en 1937, mais en étant nommé membre du conseil supérieur de la guerre et promu au grade de général de corps d’armée aérienne la même année. Il recevra sa 5e étoile en 1939 au début de la seconde guerre mondiale en recevant le commandement de la 3e région aérienne et va à ce titre superviser la défense de la vallée de la Loire des bombardements allemands en créant des escadrilles locales de défense qu’il va monter avec du matériel et des pilotes récupérés dans les dépôts.
Après la débâcle, il est maintenu à son poste par le premier gouvernement du maréchal Pétain qui l’affecte à la tête de la région aérienne de Pau. Mais il n’y reste que jusqu’au 30 juillet 1940 : victime de la politique de rajeunissement des cadres, il est mis à 60 ans en congé définitif du personnel naviguant. Il ne jouera plus aucun rôle militaire et se retire à ses affaires privées, décédant à Paris le 6 août 1969.
Sources
- Fiche Mémoire des Hommes
- Journal officiel (site Gallica)