Alexandre Marty

Alexandre Paul Léon Adrien Madeleine Marty nait le 9 février 1894 au 38, place des Carmes à Toulouse, non loin du palais de justice où son père est avocat. Le jeune garçon grandit dans un milieu aisé en compagnie de son frère Georges et est sans doute fasciné par les récits de guerre de son grand-oncle Charles Dumenjou, colonel en retraite et vétéran de la guerre de 1870 et de campagnes en Afrique. Il décide à l’âge de 19 ans de s’engager dans l’armée pour être incorporé le 25 septembre 1913 au 8e régiment de hussards, où il gagne ses galons de caporal au mois d’avril 1914.

Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre et combat avec son unité au front durant les premiers mois du conflit, avant d’être muté en décembre 1914 ay 5e régiment de dragons en tant que maréchal des logis. Il n’y reste pas longtemps, car, admis dans un peloton d’élèves officiers, il part à l’école d’application de la cavalerie en février 1915 pour en revenir avec des galons de sous-lieutenant au 21e régiment de chasseurs à cheval le 15 mars 1915. Mais l’époque de la cavalerie est terminée : la guerre des tranchées transforme les cavaliers en fantassins et il doit suivre un stage sur l’emploi des mitrailleuses à Vincennes au mois de juin 1915. Sans doute rebuté par cette vie dans la boue, il demande et obtient son passage dans l’aviation le 7 juillet 1916.

Il gagne alors les écoles de pilotage dont il revient breveté, et va se retrouver affecté le 28 janvier 1917 dans une section de protection d’avions de reconnaissance, rattachée à l’escadrille C 4 dans la région de Verdun. Le 24 mars 1917 ; il est finalement affecté à l’escadrille de chasse N 77 stationnant à Manoncourt-en-Vermois près de Nancy. Partageant son terrain avec 3 autres escadrilles de chasse avec lesquelles elle formera le Groupe de Chasse n°17, l’unité va compter dans ses rangs de nombreux as dont le célèbre Maurice Boyau.

Alexandre Marty ne va pas tarder à se distinguer puisqu’un mois après son arrivée il remporte le 2 mai 1917 aux commandes de son Nieuport sa première victoire aérienne homologuée contre un biplace de reconnaissance (du Kest 3) descendu en flammes au lieu-dit « La Garde ». Son supérieur, le capitaine Joseph Batlle, le décrit comme un pilote particulièrement obstiné et il le démontre en remportant un second succès le 28 juin 1917 avant de passer sur chasseur SPAD. C’est à son bord qu’il contribue à capturer un biplace ennemi le 3 juillet 1917, avion qui sera exposé sur la place Stanislas à Nancy pour soutenir le moral de la population.

Promu au grade de lieutenant peu après cet exploit, il va remporter deux nouvelles victoires à la SPA 77 avant d’être abandonné par la chance : il est victime d’un grave accident à l’atterrissage le 5 novembre 1917 qui lui vaut une hospitalisation et une longue convalescence dont il ne sort que le 14 avril 1918 en étant affecté à l’escadrille SPA 90, une autre unité du front de Lorraine stationnant à Nancy-Malzéville et, dont il est alors le pilote le plus titré. Il démontre son habileté de chasseurs en remportant sa 6e victoire neuf jours après son arrivée aux dépends d’un Hannonver CL, puis, aux commandes d’un nouveau SPAD XIII, il obtient une nouvelle victoire contre un LVG le 8 juin 1918 dont le pilote est également capturé.

Mais ce succès est son dernier. Dès le lendemain 9 juin 1918, il est tué en combat aérien sur la commune de Plainfaing (Haut-Rhin). Sa mort est annoncée dans les journaux nationaux le 17 juin qui déplorent la perte d’un as de l’aviation française. Sa dépouille est retrouvée et sera inhumée à Toulouse, au cimetière de Terre Cabade.