- Sergent ou Maréchal des logis André Lévy
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 26 juin 1916 (brevet n°3795)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles N 561
- Né le 6/06/1893 à Paris
- Mort le 12/03/1973 à Annecy (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
3 palme(s)
2 étoile(s) de bronze
Profils
André Lévy
6 victoires sûres (dont 5 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »
André Robert Lévy naît le 6 juin 1893 à Paris au 10 rue de Belleville dans le 20e arrondissement, dans une famille juive d’un quartier populaire où ses parents sont de modestes marchands de chaussures. En 1913, alors qu’il est en âge d’effectuer son service militaire, le jeune garçon est ajourné pour motifs de santé. Les médecins militaires reviennent sur leur décision après la déclaration de guerre et il se retrouve incorporé au 164e régiment d’infanterie à la fin du mois de septembre 1914. Il va combattre au front dans cette unité pendant près de deux années, au cours desquelles il va prendre du galon en devenant caporal en mars 1916 puis sergent fourrier au mois de juillet suivant.
Volontaire pour l’aviation, sa demande est acceptée au mois d’octobre 1916 et il gagne les écoles de pilotage d’où il sort breveté et placé au mois de mai 1917 au dépôt de Lyon, d’où il va être affecté à l’escadrille N 561 défendant la ville de Venise, probablement grâce à sa connaissance de la langue italienne. Il se retrouve sur place le 7 juillet 1917 et va se lier d’amitié avec un jeune pilote, le caporal Edouard Corniglion-Molinier, avec lequel il va effectuer de nombreux vols en commun. Les deux hommes vont révéler leurs talents de chasseurs après la bataille de Caporetto, qui voit le retrait de l’armée italienne sur une nouvelle ligne de défense sur la rivière Piave. Le 16 novembre 1917, alors que le nouveau front est à peine stabilisé, le duo abat un hydravion ennemi (immatriculé K 374) au large de Cortelazzo, au Nord-Est de la lagune de Venise.
L’hiver, puis le printemps 1918 s’écoulent sans évènements particuliers pour les pilotes français quand survient l’attaque de la Piave le 15 juin 1918, une offensive de la dernière chance tentée par les autrichiens pour percer le front italien. Afin de diriger le tir de leur artillerie, ceux-ci font ascensionner plusieurs ballons captifs (dits « Drachen ») sur la rive Est du Piave. André Lévy va se faire une spécialité de les abattre et en incendie un le 21 juin 1918, suivis de deux autres le 20 juillet et d’un autre le 5 août. Le 16 septembre 1918, après avoir fait flamber son 5e Drachen, il est touché par le tir de DCA et doit poser son SPAD XIII dans les lignes autrichiennes où il est capturé.
Interné à Deutsch Gabel (en Autriche), il s’en évade le 5 octobre 1918 en compagnie d’un compagnon d’infortune, le caporal Mouchot (du 4e RI), munis de faux papiers et déguisés en civils. Les deux hommes voyagent en chemin de fer mais sont découverts par la police près d’Innsbruck. Ils sont alors envoyés le 18 octobre au camp de Franzeusfeste, puis à Mulbach où ils doivent être traduits devant le conseil de guerre. Ils s’en échappent le 2 novembre 1918, le lendemain de leur arrivée, et font un long voyage à pied dans les montagnes enneigées que Mouchot ne supportera pas. Lévy parvient pour sa part à franchir les lignes italiennes et regagne son escadrille le 6 novembre où il est fêté en héros.
André Lévy est démobilisé le 3 septembre 1919 et se retire à Paris au 31 rue d’Amsterdam. Il se marie et fonde une famille avec la naissance d’un enfant, et exerce la profession d’industriel. Il ne souhaite plus à avoir à voler et dans la réserve se fait affecter à une unité de DCA, puis une compagnie d’aérostation. Il change d’avis en 1935 et obtient de refaire partie du personnel naviguant, devenant sous-lieutenant de réserve mais se spécialisant dans les transmissions codées. Quand éclate la seconde guerre mondiale, il est mobilisé au bataillon de l’air n°125 puis est envoyé en Afrique du Nord le 24 mai 1940. Il est démobilisé le 8 août 1940 et déclare se retirer à Paris au 26 rue Henri Heine, dans le 16e arrondissement, étant rayé du personnel naviguant l’année suivante en raison de son âge. Son dossier militaire ne mentionne aucun élément quant aux persécutions antisémites qu’il aurait eu à subir dans la capitale. Il se retire ensuite à Annecy après la libération où il est décédé le 12 mars 1973.
Sources
- Dossier individuel SHD cote 1P 29944/2