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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Pierre Le Roy de Boiseaumarié

5 victoires sûres, 2 victoires probables
Palmarès détaillé »

Pierre, Gabriel, Vincent, Ernest, Le Roy de Boiseaumarié voit le jour le 5 avril 1890 à Gray (Haute-Saône) où son père est capitaine au 1er régiment de dragons encaserné dans cette ville, issu d’une famille de tradition militaire et bonapartiste ayant donné nombre d’officiers supérieurs sous les premiers et seconds empires français. Le jeune garçon grandit à Chambéry où est muté son père, mais ce dernier démissionne avec fracas de l’armée car en désaccord avec la politique anticléricale du gouvernement Combes en 1905. Il s’installe avec sa famille à Vandargues dans l’Hérault où il prend la direction d’une exploitation viticole.

Le jeune Pierre passe son adolescence dans les vignes et fréquente le collège de Montpellier où il obtient son baccalauréat, puis entame des études de droit en se destinant à la profession d’avocat. Il perd son père en 1911 et hérite du titre familial de baron d’empire. C’est aussi l’année où il doit effectuer son service militaire, qu’il accomplit au 81e régiment d’infanterie de Montpellier avec le grade de caporal avant de finir muté à la 16e section de secrétaires d’état-major. Il retourne à la vie civile en novembre 1913 et exerce la profession d’avocat.

La guerre ne tarde pas à le rappeler sous les drapeaux, se retrouvant de nouveau à la 16e section de secrétaires d’état-major de Montpellier, une affectation à l’arrière où il est soustrait en 1915 pour être envoyé au front avec le 81e régiment d’infanterie, et où il est blessé le 7 juin 1915. Muté en novembre 1915 au 9e régiment d’artillerie, il se porte volontaire pour l’aviation où il est affecté en février 1916. Il gagne alors les écoles de pilotage et au terme d’un parcours plutôt long, où il a peut-être été maintenu en école pour servir d’instructeur, il est affecté en février 1917 à l’escadrille N 78, dite des Panthères, commandée par l’as Armand Pinsard. L’unité est regroupée avec trois autres pour former le GC 15 qui participe à la bataille du Chemin des Dames. Le caporal Le Roy de Boiseaumarié ne va pas tarder à s’y distinguer puisqu’il remporte rapidement sa première victoire homologuée contre un ballon ennemi le 6 avril 1917, qui lui vaut d’être promu au grade de sergent, suivi d’un autre ballon incendié en juillet et une 3e victoire contre un avion au mois d’août.

La SPA 78 va ensuite être rattachée au GC 16 dans les Vosges où le front est beaucoup plus calme et les opportunités de combat plus rares. En revanche, la situation change avec les offensives allemandes du printemps 1918 dans la Somme et sur la Marne, contre lesquelles va être envoyé le GC 16. C’est à cette occasion que, promu au grade de sous-lieutenant, Pierre Le Roy de Boiseaumarié va remporter ses 4e et 5e victoires, la dernière contre un Fokker triplan le 7 juin 1918. Participant ensuite à l’offensive française de la victoire en Champagne au mois de septembre, il y est descendu le 14 du mois par des chasseurs ennemis et doit se poser dans les lignes allemandes où il est capturé.

Il va être rapidement libéré par l’armistice et démobilisé en juin 1919. Retournant à la vie civile, il reprend sa profession d’avocat à Montpellier et se marie avec sa fiancé, Mlle Le Saint, qui est héritière du domaine viticole Château-Fortia. Le jeune avocat va progressivement abandonner le barreau pour se consacrer à l’exploitation agricole de ses beaux-parents, et s’investir dans la filière viticole en fondant en 1924 le syndicat des vignerons de Châteauneuf du Pape. Militant pour une production de qualité, il milite pour la création de l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO) qui est effective suite à un procès qu’il initie en 1933, et va obtenir ensuite l’AOC pour son vignoble en 1937. Il sera récompensé en 1939 de la légion d’honneur obtenue à titre civil pour son action dans la filière viticole.

Mobilisé en tant que lieutenant de réserve en 1939, il est rapidement placé en affectation spéciale pour reprendre la direction de son exploitation viticole. Sans doute contraint de commercer avec les troupes allemandes durant l’occupation, il ne se compromettra pas dans la collaboration au point d’obtenir un avis favorable à l’enquête de moralité qui lui est accordé en 1949 quand lui est remis la cravate de commandeur de la légion d’honneur. Poursuivant ses activités professionnelles après la guerre, il deviendra président de l’INAO de 1947 à 1967, et sera comblé d’honneurs de son vivant pour tout son engagement professionnel pour la filière viticole. Il s’éteint dans son domaine de Châteauneuf du Pape le 16 juin 1967 à l’âge de 76 ans.

Sources

  • Registre matricule bureau de Montpellier - Cl 1910 n°690

Palmarès de Pierre Le Roy de Boiseaumarié

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 06-avr-17 N 78 Drachen Ardeuil
2 22-juil-17 N 78 Drachen Aure
3 20-août-17 N 78 Avion Bois de Forges
P1 20-août-17 N 78 Avion Cote 304 (Meuse)
4 21-avr-18 SPA 78 Avion Lassigny Avec Sgt Jean Rouvin
P2 04-mai-18 SPA 78 Albatros D.III Le-Quesnoy-en-Santerre Avec Adj André Bredin
5 07-juin-18 SPA 78 Fokker Dr.I St-Leu-d’Esserent Avion capturé