Henri Languedoc

Henri François Languedoc voit le jour le 5 octobre 1885 à Seraincourt (Val d’Oise), dans une famille modeste où son père est mécanicien et exercera ensuite le métier de papetier. Le jeune Henri quitte rapidement l’école pour devenir apprenti-boucher, mais à 18 ans décide de s’engager dans l’armée à la Mairie de Versailles pour une durée de 4 ans. Il est alors affecté en octobre 1903 au 21e régiment de chasseurs à cheval de Limoges où il va être nommé brigadier, puis être muté pour se rapprocher du domicile de ses parents au 7e régiment de dragons de Fontainebleau en octobre 1906. Se réengageant à plusieurs reprises, il devient maréchal des logis en août 1907 et ne quitte l’armée qu’en octobre 1911, alors qu’il s’est marié et est devenu père de famille. Il tente de gagner sa vie comme Jockey mais apparemment sans grand succès puisqu’il se rengage au 7e régiment de dragons en février 1913, rempilant un an de plus et par conséquent se retrouver militaire d’active quand éclate la première guerre mondiale.

Il va participer à toutes les actions de son régiment et combattre avec bravoure, au point de recevoir une citation en septembre 1914 lors de la bataille de la Marne, puis une seconde au mois d’octobre. Promu au grade d’adjudant en janvier 1915 puis à celui de sous-lieutenant en mars, il est alors muté au 43e régiment d’infanterie. Il n’y fera qu’un court séjour : grièvement blessé au combat le 17 avril 1915, il est hospitalisé et déclaré inapte à l’infanterie.

Il souhaite cependant continuer la lutte et se porte volontaire pour l’aviation où il est accepté comme élève-pilote le 10 janvier 1916, et ce malgré avoir passé de peu l’âge limite de 30 ans imposé aux candidats-pilotes. Après son passage en école, il en ressort breveté et affecté à l’escadrille N 12 le 27 septembre 1916, alors que celle-ci stationne à Verdun et participe aux opérations de reconquête du terrain perdu au début de la bataille. Pilote débutant, il hérite d’un Nieuport 21 peu performant qu’il décore d’un tonneau de vin décoré de l’inscription « ville de Béziers », en clin d’œil à son patronyme. Il va remporter sa première victoire le 23 octobre 1916 et participer à la fin de l’année à plusieurs missions d’attaque au sol dans les dernières phases de la contre-offensive française sur Verdun. Il vole alors sur un Nieuport 17 décoré du symbole totémique de la ville de Béziers, un chameau.

Quand commence l’année 1917 il va s’envoler vers la gloire en remportant trois victoires sur le secteur de Verdun en janvier et février, suivies de trois autres au mois d’avril 1917 dans la Région de Reims où a été affectée son escadrille en préparation de la bataille du Chemin des Dames. La dernière de ses victoires, obtenue le 21 avril, est un Albatros D.III capturé intact sur le camp de Suippes. Languedoc a l’honneur de voir son nom figurer dans le communiqué aux armées du 27 avril 1917, repris par les journaux nationaux qui publient des articles sur le nouvel as.

Obtenant une 8e victoire homologuée le 27 mai 1917, il se voit confier un des nouveaux Nieuport 27 mais, alors que son escadrille est affecté dans les Flandres, est victime d’une vrille à basse altitude au retour d’une mission le 15 juillet 1917. Relevé des débris de son appareil, il est conduit à l’hôpital où il expire le lendemain.