- Sous-lieutenant René Dousinelle
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 27 août 1916 (brevet n°4349)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 48
- Né le 2/06/1891 à Maisons-Laffitte (Yvelines)
- Mort le 28/01/1963 à Sartrouville (Yvelines) (Mort naturelle)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
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Croix de Guerre
6 palme(s)
René Dousinelle
8 victoires sûres, 5 victoires probables
Palmarès détaillé »
René Paul Louis Dousinelle naît le 2 juin 1891 à Maisons-Laffitte, dans une famille de la bourgeoisie de la région parisienne où son père est un journaliste très engagé, directeur du journal local « L’avenir de Saint-Germain » et à la pointe du combat anticlérical, ce qui lui vaut plusieurs duels et procès. Le jeune René grandit dans ce milieu familial politisé et reçoit une éducation soignée, obtenant très probablement son baccalauréat car il effectue des études de lettres.
Il doit cependant effectuer son service militaire en octobre 1912 et se retrouve incorporé comme simple soldat au 155e régiment d’infanterie, mais son niveau d’éducation permet de prendre du galon jusqu’au grade de sergent qu’il obtient l’année suivante. Il est toujours sous les drapeaux quand éclate la guerre et va se battre avec son régiment pendant 18 mois, participant à la bataille de la Marne en septembre 1914, puis aux offensives de l’Argonne en février 1915 et à la bataille de Champagne fin septembre 1915.
Fin février 1916, le 155e d’infanterie est envoyé pendre part à la bataille de Verdun mais le sergent Dousinelle n’est pas du voyage : il a été accepté peu avant en école d’aviation où il s’est porté volontaire, et en ressort avec le brevet de pilote à la fin de l’été. Il restera plusieurs mois sans affectation, sans doute conservé en école comme moniteur car sa première unité opérationnelle est la N 311 de Belfort (future N 315) le 19 mars 1917, qu’il quitte rapidement pour la N 48 le 13 avril 1917.
C’est dans cette escadrille, dirigée par le capitaine Georges Matton, que le sergent Dousinelle rencontre pour la première fois l’ennemi en l’air. Il participe ainsi dès son arrivée à la bataille du Chemin des Dames, puis à compter du 8 juillet 1917 va se battre dans les Flandres où son escadrille va subir des pertes sensibles avec deux pilotes blessés et la mort de son chef, le capitaine Matton, tombé le 10 septembre 1917.
Le commandement revient au capitaine Sabattier de Vignolle qui parvient à instaurer une excellente cohésion parmi les pilotes. La SPA 48 part ensuite à Cramaille dans l’Aisne le 17 septembre et y restera près de quatre mois. C’est là que, fort de son expérience accumulée, le sergent Dousinelle va y remporter son premier succès officiel contre un biplace le 21 septembre 1917, doublé d’un autre le lendemain. Promu au grade d’adjudant le 1er octobre 1917, il descend son 3e succès officiel le 7 suivant avant que l’escadrille SPA 48 ne migre pour la Champagne le 21 janvier 1918.
L’escadrille SPA 48, jusque-là associée avec trois autres escadrilles dans le groupement de combat n°11, va former avec les SPA 94, SPA 153 et SPA 155 le groupement de combat n°18 dont le commandement revient au mois de février 1918 au capitaine Sabattier de Vignolle. Le GC 18 devient lui-même une composante de la 1ere division aérienne du général Duval, qui va se retrouver en première ligne face aux offensives allemandes de printemps où les combats aériens seront intenses. C’est à cette occasion que le tableau de chasse de René Dousinelle va s’envoler. Promu adjudant-chef le 25 avril 1918 puis sous-lieutenant à la fin du mois mai, il remporte un « doublé » le 11 juin (4e et 5e victoires officielles) et second le 28 de ce mois, avant de clore son score par une 8e victoire le 22 juillet 1918. Il sera décoré de la croix de chevalier de la légion d’honneur cinq jours plus tard. En permission du 29 juillet au 14 août 1918, il ne verra pas l’armistice dans son escadrille puisqu’il est muté au Service de Fabrication de l’Aviation (SFA) le 25 octobre 1918, un privilège souvent accordé aux pilotes expérimentés fatigués par les combats. Il y restera au total dix mois jusqu’à sa démobilisation le 21 août 1919.
Rendu à la vie civile, il se marie début 1920 dans sa ville natale de Maisons-Laffitte où il se trouve une situation professionnelle. Il va dès lors complètement abandonner l’aviation au point de se faire affecter dans un régiment d’infanterie dans la réserve, où il sera promu lieutenant. Sa santé semble se dégrader à la fin des années 1920 au point d’être affecté dans des postes administratifs puis le 11 août 1936 d’être mis en situation de non disponibilité pour infirmité temporaire. Le 24 février 1940, durant la drôle de guerre, il est purement et simplement rayé des cadres et ne prend aucun rôle à la campagne de France, ni à aucun événement de la seconde guerre mondiale. Il est décédé à Sartrouville le 28 janvier 1963.
Sources
- Registre matricule Versailles Classe 1911 n°2952
- Fiche mémoire des hommes