- Capitaine René Doumer
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 10 janvier 1916 (brevet n°2301)
- Cité dans le communiqué aux armées du 17 février 1917
- Escadrilles SPA 76, C 64
- Né le 31/10/1887 à Laon (Aisne)
- Mort le 26/04/1917 à Brimont (Marne) (Mort au combat)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
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Croix de Guerre
5 palme(s)
René Doumer
7 victoires sûres, 2 victoires probables
Palmarès détaillé »
René, Léon Doumer naît le 31 octobre 1887 à Laon où son père, Paul Doumer, est un ancien professeur de mathématiques devenu rédacteur en chef du journal local La tribune de l’Aisne, et élu conseiller municipal. René est le 4e enfant de la famille, qui en comptera huit (cinq garçons, trois filles). Monsieur Paul Doumer, modèle d’ascension sociale par l’école, va veiller à ce que tous ses enfants aient une éducation très suivie et vont tous suivre de longues études, pendant que leur père se lance en politique. Il est en effet élu député de Laon en 1888 et siège à l’aile gauche du parti radical. Il est plusieurs fois réélu et en 1895, alors que René est âgé de huit ans, est nommé ministre des finances dans un gouvernement qui dure à peine six mois. Mais au mois de décembre 1896, il est nommé au poste prestigieux de gouverneur de l’Indochine, jusqu’en 1902 où il est de retour en France et redevient député jusqu’en 1910, avant de devenir sénateur en 1912.
Grandissant à l’ombre de ce père qui est une personnalité politique d’envergure nationale, René Doumer se montre doué à l’école et passe avec succès son baccalauréat, puis obtient une licence en droit. Il effectue son service militaire à compter de 1908 à 1910 au 67e régiment d’infanterie de Soissons d’où il sort sous-lieutenant de réserve. De retour dans la vie civile, il réussit le concours de rédacteur de la Banque de France et se retrouve employé aux succursales de Reims, puis Nancy, où il épousera la fille du directeur et deviendra père de famille.
Quand éclate la guerre, il est mobilisé au 2e bataillons de chasseurs à pied qui se bat en Lorraine où il va être grièvement blessé dès les premiers engagements, d’une balle qui lui traverse la jambe et que la gangrène manque de peu d’emporter. Bien soigné et rétabli, il est promu lieutenant mais se retrouve inapte à l’infanterie. Il se porte volontaire pour l’aviation et est accepté à la fin de l’année 1915, gagnant après son passage en école de pilotage la C.64 sur Caudron G.4 près de Reims qu’il rallie le 6 mars 1916. Moins de trois semaines après son arrivée, il abat avec l’aide de son mitrailleur un appareil ennemi le 19 mars, suivi d’un autre le 30 mars.
Ces deux victoires homologuées lui valent de passer dans la chasse et il est muté à l’escadrille N 102 le 12 juin 1916, puis va prendre le commandement de la N 76 le 9 septembre suivant alors que celle-ci se forme à Lyon. L’unité est engagée sur la Marne d’où elle intervient sur le secteur de Verdun ; Doumer va en remporter personnellement les deux premières victoires le 23 octobre 1916. Promu au grade de capitaine, il vole désormais sur SPAD VII et remporte sa 5e victoire homologuée le 23 janvier 1917 sur Craonne en préparation de l’offensive du Chemin des Dames. Cela lui vaut l’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du 17 février 1917, ce qui lui vaut une grande célébrité car ce communiqué est repris par la presse nationale du lendemain qui salue la venue du nouvel as et publie sa biographie ; Le Petit Parisien, journal à plus fort tirage, publie même sa photo à sa une. Cette gloire ne manque pas de rejaillir sur son père siégeant au Sénat… Il remportera deux nouveaux succès avant la bataille qui est lancée le 16 avril. Lors des combats acharnées se livrant sur le terrain de l’offensive, René Doumer sera descendu en combat aérien le 26 avril 1917, les aviateurs allemands lançant un message indiquant qu’il a été descendu au nord de Bremont et enterré avec les honneurs militaires. Son vainqueur est le chef de la Jasta 19, nommé Erich Hahn, qui sera lui-même descendu par l’as français Madon le 4 septembre 1917.
La triste nouvelle, qui fait la une des journaux, est annoncée en personne par le sous-secrétaire d’état à l’aviation Daniel Vincent au sénateur Doumer qui pleure son 2e fils tué au combat. Il en perdra un troisième, également pilote, 10 mois plus tard. Ses fils morts pour la France vont apporter un grand prestige politique à Monsieur Paul Doumer, dont il tirera profit quand le parlement l’élira à la Présidence de la République en 1931. Il n’y restera qu’un an, étant assassiné par extrémiste russe anti-bolchevique en 1932.
Sources
- Dossier individuel SHD n°5YE 118.340
- Dossier Légion d’honneur (Base Léonore)
- Presse de l’époque (Gallica)