- Adjudant-chef François Delzenne
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 19 mai 1916 (brevet n°3482)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 88
- Né le 16/03/1887 à Coutiches (Nord)
- Mort le 24/04/1962 à Râches (Nord) (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
-
Croix de Guerre
4 palme(s)
2 étoile vermeil
François Delzenne
7 victoires sûres (dont 1 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »
François Delzenne naît dans un milieu très modeste le 17 mars 1887 à Coutiches, un village rural du Nord où ses parents sont des journaliers – il ne sera reconnu par sa mère que le 9 septembre et par son père en 1891 lors du mariage de ses parents. Bien que d’un milieu très modeste (une de ses grands-mères ne sait pas écrire), le jeune garçon peut suivre des cours à l’école professionnelle supérieure de Douai et le 10 octobre 1908 part pour effectuer son service militaire.
Il est alors affecté au 39e régiment d’artillerie de Toul où il sert avec application et obtient le grade de maréchal des logis. Il décide de se rengager pour deux ans après son service jusqu’en 1914, où promu maréchal des logis-chef, est muté au 1er régiment d’artillerie lourde avec lequel il va servir durant la première année du conflit, étant engagé aux batailles de Charleroi et Namur en Belgique, puis se battant sur la Marne, en Picardie, dans l’Aisne et dans l’Oise. Le 1er juin 1915 il est muté au 102e régiment d’artillerie lourde et dans cette unité se trouve blessé le 14 septembre 1915 par des éclats de shrapnell aux pieds et aux jambes.
Volontaire pour intégrer le service aéronautique durant sa convalescence, sa mutation est acceptée le 10 décembre 1915 après avoir rattaché au 106e régiment d’artillerie lourde. François Delzenne va alors suivre le cursus des écoles de vol dont il sort breveté au mois de mai 1916. Mais il n’obtient pas d’affectation dans une unité opérationnelle : le 6 juin 1916, il est de retour à l’école d’Avord où il est affecté en tant que moniteur, en étant promu au grade d’adjudant en juillet 1916, puis adjudant-chef le 15 janvier 1917. Cette situation semble lui convenir puisqu’il y restera un peu moins de deux années, formant durant cette période nombre de jeunes pilotes dont le futur as aux 23 victoires Gabriel Guérin.
Il quitte cependant l’école d’Avord au mois de février 1918, et, alors qu’il fête son 31e anniversaire (l’âge limite pour les élèves pilotes étant fixé à 30 ans), doit partir pour le front comme ordonné par la circulaire du secrétaire d’état à l’air qui l’impose aux pilotes dits « de l’arrière ». Affecté au mois de mai à l’escadrille SPA 88, composante du GC 13 et de la Division Aérienne, il se retrouve jeté dans la fournaise des durs combats des offensives allemandes de printemps. Le 27 juin 1918, il y obtient sa première victoire homologuée contre un ballon, puis, tout en participant à plusieurs missions d’attaque au sol contre les troupes allemandes, va remporter 6 autres victoires homologuées jusqu’à l’armistice, portant son total à 7.
Restant dans son escadrille en 1919, il est promu au grade de sous-lieutenant et va en prendre le commandement au mois d’avril peu avant que celle-ci ne parte à Spire, en Allemagne occupée. Affecté en janvier 1920 au parc d’aviation n°2 de Strasbourg, il met un terme à sa carrière militaire d’active en demandant une disponibilité en décembre 1921. Il s’installe alors dans le Nord où il exerce la profession de négociant, prenant la gestion d’un café à Douai. Il continuera à se passionner d’aviation et sera le fondateur de l’aéro-club de Douai-Hénin, s’installant sur la commune voisine de Râches. Il effectue plusieurs périodes d’instruction durant les années 1920, mais en janvier 1929 des difficultés financières le conduisent à être condamné en justice pour une affaire de chèque sans provisions, avec pour conséquence sa radiation du corps des officiers de réserve. Ses demandes de réintégration resteront lettre morte ; non mobilisé en 39-40 car âgé de 52 ans, il va grossir les colonnes de l’exode et ne participera pas au conflit. Atteint de maladie et ne touchant aucune pension en raison de sa radiation des cadres, il finit sa vie dans une situation sociale difficile et va recevoir un secours exceptionnel de l’armée de l’air. Son décès survient à Raches le 24 avril 1962.
Sources
- Dossier individuel SHD n°1P23774/3