- Sous-lieutenant André Delorme
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 5 juin 1915 (brevet n°1037)
- Cité dans le communiqué aux armées du 7 janvier 1917
- Escadrilles N 38, C 56
- Né le 7/06/1890 à Terrenoire (Loire)
- Mort le 14/01/1917 à Cuperly (Marne) (Mort dans un accident d'avion à bord d'un Nieuport 17 sur le terrain de Noblette-Cuperly)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
7 palme(s)
1 étoile(s) de bronze
André Delorme
5 victoires sûres, 6 victoires probables
Palmarès détaillé »
André, Jean Delorme voit le jour le 7 juin 1890 à Terrenoire, près de la ville de St-Etienne. Il vient d’un milieu ouvrier fort modeste : son père est homme d’équipe en chemin de fer, et sa mère exerce la profession de ménagère. Il va avec sa sœur et ses parents s’installer ensuite à St-Etienne où il va très vite quitter l’école pour travailler en devenant mécanicien-tourneur. Mais le jeune homme se distingue alors en devenant un vaillant « sportsmen » passionné de vélo, remportant plusieurs courses cyclistes locales au point de se déclarer comme cycliste professionnel quand il est incorporé au service militaire au mois d’octobre 1911.
Il est alors affecté au 22e régiment d’infanterie encaserné près de Lyon où il va être promu un an plus tard au grade de caporal. Le milieu militaire semble lui convenir puisqu’il s’engage volontairement pour deux années au terme de son service en octobre 1913, date à laquelle il est promu au grade de sergent fourrier. Quand éclate la guerre au mois d’août 1914, il est dans une école de pilotage militaire mais doit regagner son unité car les écoles sont fermées sur ordre du chef de l’aviation de l’époque qui pense que la guerre sera courte… Delorme combat avec son régiment en Lorraine et va être blessé le 18 août 1914 d’une balle qui lui traverse le mollet et l’envoie à l’hôpital. Il est pendant sa convalescence muté le 25 septembre 1914 au 222e RI, le régiment de réservistes issu du 22e, pour en assurer l’encadrement. Il va y être promu au grade de sergent-major le 7 octobre, puis adjudant le 6 novembre suivant tout en continuant d’être affecté sur le front près de Lunéville.
Mais, toujours volontaire pour intégrer l’aviation, il entre en école de pilotage au début du mois de décembre 1914 quand celles-ci rouvrent leurs portes. Il est de prime abord envoyé en stage pour être observateur d’artillerie, puis en février 1915 part suivre le cursus des écoles de pilotage dont il sort breveté et affecté à l’escadrille C.56 à la fin du mois de juin 1915, stationnant dans la Somme. Il y effectue ses premières missions de guerre, consistant en des réglages d’artillerie, à bord de Caudron G.3 puis G.4 bimoteurs à la fin du mois de novembre 1915, appareil sur lequel il réalise également des missions de reconnaissance et bombardement. Plusieurs fois cité suite à divers actes de bravoure sous le feu de la DCA ou des chasseurs ennemis, Delorme est promu au grade de sous-lieutenant au mois de mars 1916 alors que son escadrille a été affectée en Lorraine.
Celle-ci passe le mois suivant en Champagne où il va obtenir sa première victoire homologuée, contre un chasseur Fokker Eindecker abattu par son observateur au retour d’une mission de bombardement, le 28 mai 1916. Il en remporte une seconde le 18 juin suivant au terme d’un combat épique contre trois Eindecker qui tuent son mitrailleur. Suprême récompense pour un pilote de bombardement, son nom est mentionné dans le communiqué aux armées du 24 juillet 1916, pour « une série de bombardements exécutés sur les gares tenues par l’ennemi ». Cet honneur lui faut un court article dans la revue spécialisée de Jacques Mortane « La guerre aérienne illustrée ».
Sa chance l’abandonne cependant le 30 juillet 1916 : son Caudron G.4 est touché de plein fouet par un éclat d’obus. Si cette fois-ci l’observateur est indemne, Delorme reçoit un éclat dans l’épaule qui le blesse grièvement. Il parvient à poser son Caudron dans ses lignes où il est évacué en hôpital. Peu après son retour de convalescence à la fin du mois de septembre, il est muté dans la chasse à l’escadrille N 38 stationnant sur le terrain de la Noblette, près de Châlons. Volant à sa grande joie sur un chasseur Nieuport 17, il ne tarde pas à rencontrer le succès en descendant un Roland C dans les lignes allemandes le 26 novembre 1916, suivi d’un Halberstadt D le 21 décembre 1916. Deux semaines plus tard, le 5 janvier 1917, il remporte sa 5e victoire de manière spectaculaire en forçant un LVG C à se poser dans les lignes françaises près d’Auves où il est capturé avec son équipage.
Ce succès lui apporte la gloire : son nom est mentionné dans le communiqué aux armées du 7 janvier à l’occasion de cette 5e victoire aérienne. Il entre donc dans le club restreint des as de l’aviation et contrairement au communiqué précédent du 24 juillet 1916, celui-ci lui faut une grande célébrité et plusieurs articles lui sont consacrés à la une des journaux nationaux. Meilleur pilote de son escadrille talonné par l’adjudant Georges Madon, il se voit confier un des premiers SPAD dont il apprécie la solidité et la vitesse, mais préfère la maniabilité du Nieuport. C’est sur ce dernier appareil qu’il trouve la mort accidentellement le 14 janvier 1917. Le plafond étant bas, les pilotes de l’escadrille se limitent à effectuer des exercices de tir près de leur terrain sur une cible au sol. Delorme est vu faire plusieurs piqués et redressements près du sol. Au dernier d’entre eux, une de ses ailes se déforme et son appareil s’écrase au sol. Il est tué sur le coup.
Sources
- Registre matricule St Etienne Classe 1910 n°1095
- Article "La guerre aérienne illustrée"