- Sous-lieutenant Roger Bretillon
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 24 juillet 1916 (brevet n°4024)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 79, SPA 49
- Né le 23/09/1895 à Courville (Marne)
- Mort le 18/11/1978 à Latrecey-Ormoy-sur-Aube (Haute-Marne) (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
8 palme(s)
1 étoile vermeil
Roger Bretillon
9 victoires sûres, 2 victoires probables
Palmarès détaillé »
Alexandre, Albert, Rogé (prénom d’usage, orthographié « Roger ») Bretillon naît le 23 septembre 1895 à Eurville, dans la Haute-Marne, dans une famille plutôt modeste dont le père est employé de chemins de fer. Le jeune garçon se montre doué à l’école : quand éclate la guerre, il est d’étudiant à 19 ans, ce qui signifie qu’il a obtenu le baccalauréat et entame des études supérieures. Le journal officiel du mois de septembre 1911 indique en effet l’admission d’un Brétillon à l’école des arts et métiers de Châlons, mais il pourrait s’agir d’un homonyme.
Il se retrouve mobilisé le 19 décembre 1914 comme simple soldat au 37e régiment d’infanterie de Nancy. Après une courte période d’instruction, il est probablement envoyé en ligne avec son unité qui sert à l’époque en Artois, mais n’y reste pas longtemps, car le 18 avril 1915 il est muté au 8e régiment d’artillerie de campagne, toujours dans l’Artois. Le 17 août 1915 il est de nouveau muté dans une autre unité d’artillerie qui est envoyée aux Dardanelles, où il est blessé par éclat d’obus et par balles le 10 septembre 1915, touché à la lèvre et au ventre. Ramené en France, il est soigné à l’hôpital de Nice au mois d’octobre suivant et en sort le 9 janvier 1916, regagnant ensuite le 8e régiment d’artillerie de campagne le 20 du mois.
A ce moment il se porte volontaire pour l’aviation et y est accepté le 5 mars 1916, gagnant les écoles de pilotage où il obtient son brevet et sa promotion au grade de brigadier. Placé en attente au Groupement des Divisions d’Entrainement, il est affecté le 1er décembre 1916 à l l’escadrille N 79, une unité qui se forme à l’époque sur le terrain de Mesnil St Georges dans la Somme, où elle sera rattachée à l’aéronautique de la 5e armée française. De sa fonction d’escadrille d’armée, elle possède aussi bien des biplaces pour des reconnaissances que des chasseurs monoplaces. C’est toutefois sur ces derniers que le brigadier Roger Bretillon va se spécialiser et démontrer son talent : le 17 mars 1917, il remporte la première victoire homologuée de l’escadrille en abattant deux chasseurs Albatros D près de Roye, au terme d’un combat difficile où il escortait un avion de reconnaissance de son unité, revenant avec son appareil criblé de balles. Promu maréchal des logis en mai 1917, il remporte une troisième victoire homologuée le 23 du mois.
La chance va désormais quelque peu l’abandonner. Alors que son escadrille reçoit la visite amicale de l’as des as Georges Guynemer, Bretillon ne parvient pas à obtenir l’homologation des succès qu’il revendique les 22 juillet et 17 août 1917. Au mois de septembre, il est légèrement blessé par balles en combat aérien, puis le 10 décembre 1917, son SPAD reçoit une balle incendiaire et commence à prendre feu alors qu’il est à 6 000 mètres – il s’en tire en se posant d’urgence, sans être blessé. En revanche, le 15 février 1918, il est blessé en combat aérien d’une balle dans la main gauche près de La Fère, dans l’Aisne.
Promu au grade d’adjudant le 1er mars 1918, il renoue avec le succès en abattant un chasseur le 24 mars 1918. Les combats sont particulièrement rudes car l’escadrille SPA 79, comme beaucoup d’autres, est très sollicitée pour effectuer des missions de mitraillage de troupes ennemies, pour tenter de contrer l’offensive de printemps lancée par l’armée allemande. Le 23 mai 1918, il remporte une 4e victoire en descendant un chasseur près d’Hamegicourt.
Il est ensuite muté le 12 juin 1918 à la SPA 38, puis deux semaines plus tard à la SPA 49 qui stationne dans les Vosges près de Belfort, où il va être promu au grade de sous-lieutenant début juillet. Il va y multiplier les succès en y remportant 3 victoires en août et 2 en octobre, terminant la guerre avec 9 victoires homologuées.
Bien que le conflit soit terminé, il reste sous les drapeaux pendant près d’un an encore, d’abord dans son escadrille qui part un temps avec les troupes d’occupation françaises en Allemagne, puis à compter du mois de juin 1919 au dépôt du 1er groupe d’aviation, n’étant officiellement démobilisé que le 20 janvier 1920.
Il se retire dans la Haute-Marne pour exercer la profession d’ingénieur et se trouver une situation de directeur d’usine, en mariant en 1927 pour fonder une famille de deux enfants. Quand éclate la seconde guerre mondiale il est de nouveau mobilisé avec son grade de capitaine de réserve, mais aussitôt renvoyé chez lui en affectation spéciale pour assurer la direction de son usine des établissements Rémond, se trouvant à St Urbain. Après la débâcle il se retrouve officiellement démobilisé à Dolaincourt (Haute-Marne) dès le 9 juillet 1940.
Il ne manifeste aucune sympathie particulière pour le régime de Vichy et pour le maréchal Pétain, auquel il refuse ostensiblement de porter serment en tant qu’officier de réserve et officier de la légion d’honneur. Comme il le déclare dans son dossier militaire, sa sympathie va à la résistance, dans la limite de ses moyens : « Dans ma région il n’y avait pas, à ma connaissance, de résistance organisée, et je n’ai pu entrer en contact avec aucun résistant. J’ai dû alors me contenter de faire de la propagande pour les alliés, soutenir le moral de mes ouvriers, particulièrement aux heures les plus sombres où les boches allaient de succès en succès. Enfin, j’ai eu la chance et le grand plaisir de faire franchir la Marne – à la barbe des postes allemands qui la gardaient – à 4 soldats français, évadés d’Allemagne, après les avoir préalablement ravitaillés et habillés de chaud (novembre 1940). »
Après la libération, il va s’installer à Foucherans dans le Jura, puis revenir en Haute-Marne. Il s’établit ensuite à Nîmes en 1967 où il passe sa retraite et s’éteint dans son département natal à Latrecey, le 18 novembre 1978.
Sources
- Dossier individuel SHD n°1P 30 582/4