Charles Borzecki

Alexandre, Charles (son prénom d’usage), Bronislas Borzecki naît le 4 novembre 1881 à Paris dans une famille aisée où son père est négociant. Le jeune homme va atteindre une taille impressionnante pour l’époque (1.80 m) et va effectuer de solides études techniques lui permettant de devenir ingénieur électricien. En 1901, il doit effectuer son service militaire et se retrouve simple soldat au 15e bataillon d’artillerie à pied, mais du fait de ses qualification va être promu brigadier et devenir le chef des postes photo-électriques de son unité, effectuant un stage à l’école photographique du Havre. Après la fin de son service en novembre 1903, il demeure très actif dans la réserve en effectuant un stage d’un mois en octobre 1904 à la section photographique du Centre de Chalais-Meudon, pour y apprendre la photographie en ballons.

A la déclaration de guerre, Charles Borzecki est un ingénieur électricien marié et sans enfants, mais aussi pour l’armée un précieux spécialiste. Affecté à la mobilisation au 3e régiment d’artillerie à pied, il participe aux premiers combats mais, promu au grade de maréchal des logis, va être nommé le 1er novembre 1914 comme opérateur de section photographique à l’aviation de la 6e armée française qui stationne dans l’Oise. Il effectuera à ce titre plusieurs missions aérienne en tant qu’observateur sur des avions des diverses escadrilles de cette armée et être blessé à deux reprises par la DCA, en mars 1915 et avril 1916. Le 28 juin 1916, il est officiellement rattaché à l’escadrille C 43 et promu au grade d’aspirant. En pleine bataille de la Somme, il va remporter à sa place d’observateur sur un Caudron G.4 une première victoire aérienne le 25 juillet 1916.

Muté ensuite à l’escadrille N 62, une escadrille de chasse disposant une section destinée aux reconnaissances stratégiques, il va mener plusieurs missions qui le feront s’enfoncer jusqu’à 100 km derrière les lignes ennemies sur biplace Sopwith 1A2, qui vont être l’occasion pour lui de remporter 2 nouvelles victoires aériennes en 1916. Promu au grade de sous-lieutenant, il en remportera deux autres au début de l’année 1917, faisant de lui un as, mais n’étant qu’un simple mitrailleur il ne bénéficie pas de l’honneur du communiqué aux armées. Poursuivant ses missions sur SPAD XI biplace durant l’année 1917, il va apprendre à piloter « sur le tas » dans son escadrille et se faire officiellement reconnaître sa compétence de pilote en recevant le 10 mars 1918 son brevet de pilote militaire, qu’il obtient à 37 ans. Muté à l’escadrille N 79, il finit la guerre comme instructeur photographie au CIACB où il a été affecté en mars 1918, avec le grade de sous-lieutenant.

Démobilisé en mars 1919, il va travailler comme ingénieur dans une société cinématographique puis partir à la fin de l’année pour l’Indochine à l’invitation du gouvernement de la colonie qui fait appel à ses services en tant que contractuel pour y effectuer un relevé topographique du pays. Il effectuera à ce titre de nombreux vols à bord de Breguet 14 et recevoir plusieurs décorations pour la qualité de son travail. Il reste vivre en Indochine durant la seconde guerre mondiale, alors que le pays est envahi par les troupes japonaises qui ne remarqueront pas ce discret retraité. Au retour des troupes françaises à la fin de l’année 1945, il met à disposition des troupes françaises toutes ses archives personnelles sur les infrastructures aériennes qui se révèlent très utiles alors que toutes les installations de la colonie ont été saccagées par les japonais. Rentré en France en 1946, il est décédé en 1959 dans une maison de retraite de la légion d’honneur à La Flèche (Sarthe)