- Adjudant Amand Berthelot
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 8 juillet 1917 (brevet n°5703)
- Cité dans le communiqué aux armées du 14 octobre 1918
- Escadrilles N 15, N 395
- Né le 11/07/1894 à Saint-Marc (actuellement Brest) (Finistère)
- Mort le 19/09/1961 à Paris (16e) (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
10 palme(s)
1 étoile(s) de bronze
Profils
Amand Berthelot
11 victoires sûres (dont 2 drachens), 3 victoires probables
Palmarès détaillé »
Amand (souvent mal orthographié "Armand"), Jean Berthelot voit le jour le 11 juillet 1894 à St Marc, une commune du Finistère aujourd’hui fusionnée avec la ville de Brest, dans une famille aisée dont les parents sont propriétaires du manoir de Ker-Nic-Ti de Lambézellec et peuvent offrir des études à leur garçon qui obtient son baccalauréat en sciences et la maîtrise courante de la langue anglaise.
Le 8 octobre 1912, une fois passés ses 18 ans, il décide de s’engager dans l’armée à la mairie de Brest et se retrouve incorporé au 3e régiment de dragons de Nantes comme simple soldat. Il s’y trouve toujours avec le grade de brigadier quand éclate la guerre, le régiment étant engagé sur la Meuse, dans la bataille de la Marne puis sur l’Yser avant d’être envoyé à la fin de l’année 1914 en Lorraine où il tiendra le front comme une simple unité d’infanterie. Berthelot, promu au grade de maréchal des logis en avril 1915, souhaite échapper à la guerre des tranchées et se porte volontaire pour l’aviation, où il est finalement accepté en octobre 1916.
Après son passage dans les écoles de pilotage, il rejoint au mois de mai 1917 une des escadrilles du Camp Retranché de Paris, des unités éloignées des combat car les Allemands ne fréquentent guère la capitale, à l’exception d’un seul raid en date du 27 juillet 1917 où Berthelot est officiellement muté à la SPA 15, qu’il ne ralliera effectivement qu’en octobre.
Dès son arrivée, il va participer à plusieurs patrouilles sur le front et revendiquer trois avions ennemis à la fin de l’année 1917, mais dont aucun ne lui sera homologué. C’est lors des offensives allemandes du printemps 1918, alors que son escadrille est intégrée à la Division Aérienne, qu’il va inaugurer son score par un Drachen le 24 mars 1918. Promu adjudant, son score va régulièrement augmenter pour terminer par un doublé le 9 octobre 1918, ses 10e et 11e victoires qui lui donnent l’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du 14 octobre suivant.
Restant dans l’armée, il est affecté en avril 1919 au STAé en avril 1919 et y essaie plusieurs appareils dont le SEA IV. Il donne sa démission le 23 octobre 1919 et regagne le domicile de ses parents en Bretagne où il va participer à divers meetings aériens et travailler pour la société Franco-Roumaine. Mais il devient vite nostalgique de l’armée et cherche à « rempiler ». Comme il ne peut reprendre du service avec son grade de lieutenant de réserve, il en démissionne et se rengage le 30 août 1922 comme simple adjudant pilote au 35e RAO de Bron, dans le but d’être affecté en Syrie où se bat l’aviation française. Il lui est donné satisfaction et il débarque à Beyrouth le 18 octobre 1922, étant affecté à la 59e escadrille de Muslimié, puis une semaine plus tard à la 55e escadrille de Rakka et à partir du 10 novembre 1923 à la 1ere escadrille de Rayak. Il va servir un peu moins de deux années au Levant avec application et un grand enthousiasme, étant très bien noté par ses supérieurs.
De retour en France en avril 1924, il est affecté au 34e Régiment Aérien d’Observation au Bourget où sa motivation va sérieusement se dégrader, étant décrit par ses supérieurs comme se désintéressant de son service et criblé de dettes. Sa manière de servir, effectivement irrégulière, connaît une amélioration en 1926 au point qu’il peut retrouver ses galons d’officiers en étant promu sous-lieutenant. C’est un feu de paille cas il retombe dans les ennuis peu après, au point d’être mis à la retraite de l’armée en 1930 en tant que lieutenant de réserve.
Il se reconvertit dans le privé en devenant agent d’assurances tout en continuant à s’entraîner dans la réserve. Quand vient la seconde guerre mondiale, il est mobilisé comme capitaine et va être chargé d’organiser la défense des usines Hispano-Suiza de Houilles et Bois-Colombes. Replié vers le sud pendant la débâcle, il refuse l’armistice et supervise le retour des ouvriers à Bois-Colombes, mais, comprenant que la société va désormais travailler pour l’ennemi, donne sa démission en novembre 1940 non sans avoir organisé un réseau de résistance avec les ouvriers pour saboter les livraisons de moteurs et pièces détachées, qui restera actif tout le restant de la guerre. Il va s’engager très activement pour la résistance en collaborant avec divers réseaux, et notamment organiser le recueil et l’évasion d’aviateurs alliés abattus en France. A la Libération il combat à Bois-Colombes en tant que commandant FFI et négocie avec les Allemands une libération d’otages. Rappelé officiellement à l’activité le 4 janvier 1945 en tant que Lt-Colonel, il sert pendant près d’un an jusqu’au 13 février 1946 où il est démobilisé. Il est décédé le 19 septembre 1961 à l’âge de 65 ans.
Sources
- Dossier individuel SHD 1P 30450/2