- Sous-lieutenant Bernard Artigau
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 12 avril 1917 (brevet n°5894)
- Cité dans le communiqué aux armées du 23 juillet 1918
- Escadrilles SPA 15
- Né le 28/08/1894 à Licq-Athérey (Pyrénées-Atlantiques)
- Mort le 3/05/1968 à Buenos-Aires (Argentine) (Mort naturelle)
Décorations
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
8 palme(s)
Profils
Bernard Artigau
12 victoires sûres (dont 1 drachens), 10 victoires probables
Palmarès détaillé »
Bernard Artigau naît le 28 août 1894 à Licq-Athéry, un petit village du pays basque où ses parents sont agriculteurs. Il n’y restera que les 18 premiers mois de sa vie, puisque sa famille émigre en Argentine et s’installe à Buenos Aires où il passe son enfance. L’espagnol devient de fait sa langue maternelle et c’est sous le prénom d’usage de Bernardo que le jeune homme grandit et se passionne pour l’aviation naissante. En 1911, il est apprenti mécanicien et en 1914 il entre avec son frère cadet Pierre (Pedro) à l’école de charpenterie de l’arsenal de Rio Santiago, avec pour but probable de devenir pilotes dans l’aviation navale argentine naissante.
Mais les évènements en Europe vont contrarier ce projet. Au mois d’août 1914 la guerre est déclarée et Bernard Artigau, qui vient de fêter son 20e anniversaire, est en tant que citoyen français appelé sous les drapeaux. On ne sait s’il reçoit la convocation ni s’il refuse délibérément de s’y rendre ; toujours est-il qu’il ne rallie pas le 3e régiment d’infanterie coloniale où il a été appelé et est classé « bon absent » par l’administration militaire, puis « insoumis » le 9 février 1915. C’est volontairement que le jeune homme rentre en France au mois d’avril 1916, probablement par esprit d’aventure et désir de devenir pilote. Il est à noter qu’il parle à peine le français et découvre un pays qui lui est inconnu et où il n’a plus aucun parent... Le 26 mai 1916 il est incorporé au 144e régiment d’infanterie comme simple soldat et rapidement pardonné de son retard d’appel puisque le commandant de la 18e région militaire rend un jugement de « refus d’informer » en sa faveur le 3 juin 1916.
Il ne restera qu’un court instant dans son régiment d’infanterie puisqu’il est muté au 2e groupe d’aviation le 21 septembre 1916, probablement pour y devenir mécanicien suite à ses compétences professionnelles. Mais c’est finalement vers les écoles de pilotage qu’il est dirigé le 15 décembre 1916 et d’où il sort breveté et affecté avec le grade de caporal à l’escadrille SPA 15 le 20 juin 1917. Parlant difficilement le français selon les rapports de ses supérieurs, le jeune pilote va être pris en mains par l’as Lucien Jailler qui va lui apprendre les ficelles du métier. C’est le 17 octobre 1917 que « Bernardo », promu sergent, va remporter son premier succès contre un ballon incendié en Champagne. D’autres vont suivre et au moment des offensives allemandes du printemps 1918 son unité, intégrée à la division aérienne, va multiplier les combats. Le 22 juillet 1918 il a ainsi obtenu son 11e succès officiel qui lui vaut l’honneur de voir son nom figurer dans le communiqué aux armées du 28 suivant. Il termine la guerre avec le grade de sous-lieutenant et un tableau de chasse de 12 victoires officielles.
Démobilisé en 1919, il va rester en France et trouver un emploi de pilote en entrant en 1920 à la compagnie Latécoère, effectuant des liaisons sur la ligne Toulouse-Alicante. En 1921 il rentre en Argentine où il retrouve son frère Pierre. Avec ce dernier il fonde une petite compagnie aérienne locale, utilisant des appareils issus de surplus militaires français. La compagnie exerce son activité durant six années aux cours desquelles il va effectuer près de 180 vols de nuit sur Buenos Aires, et de nombreux vols de jour au cours desquels il transporte des médecins, journalistes, politiciens, policiers, photographes…
En février 1929, il est recruté comme adjoint au directeur de la Compagnie Aéroposta Argentina SA, filiale de la compagnie générale aéropostale. Il s’occupe du recrutement du personnel, et de la reconnaissance des terrains sur la ligne de Patagonie. Durant son activité professionnelle il retrouve son camarade d’escadrille Gabriel Thomas devenu chef d’Aéroplace à Montevideo. Vers le milieu des années 1930 il est employé comme pilote par la compagnie Air France à Buenos Aires et va être mis dans la réserve de l’armée à disposition de l’attaché de l’air local. Il ne sera pas remobilisé durant la seconde guerre mondiale qu’il passe en Argentine, dans sa résidence à Buenos Aires. Honoré après la guerre par les gouvernements français et argentin pour son rôle dans le développement de l’aviation civile locale, il s’éteint à Buenos Aires le 3 mai 1968.
Sources
Dossier individuel SHD