- Sous-lieutenant René Pelissier
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 14 janvier 1916 (brevet n°2355)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles SPA 155, C 202
- Né le 30/04/1886 à Versailles (Yvelines)
- Mort le 27/03/1969 à Paris (Mort naturelle)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
5 palme(s)
1 étoile(s) d'argent
Profils
René Pelissier
8 victoires sûres (dont 2 drachens), 5 victoires probables
Palmarès détaillé »
René Alphonse Désiré Pelissier voit le jour à Versailles le 30 avril 1886 dans une famille de la petite bourgeoisie dont le père est à la tête d’une affaire de transport de marchandises. Le jeune garçon grandit à Versailles et reçoit une éducation soignée dont le baccalauréat es-lettres est l’aboutissement. Il se lance dans la vie active en exerçant la profession de journaliste mais doit effectuer ses obligations militaires pendant deux ans de 1907 à 1909, en tant que simple soldat au 162e régiment d’infanterie de Verdun où il n’obtient pas le moindre galon malgré son baccalauréat. A son retour à la vie civile, il poursuit son métier de journaliste, résidant en Normandie puis effectuant un séjour au Sénégal.
A la déclaration de guerre, il est mobilisé au 109e régiment d’infanterie de Chaumont et va se battre avec son unité dans les Vosges puis en Lorraine, où il va prendre très rapidement du galon en étant successivement nommé caporal en septembre 1914, sergent en octobre et adjudant en novembre. Au mois d’avril 1915, alors qu’il se bat au front dans la bataille de l’Artois, il tombe victime d’un éclat d’obus qui le touche au nerf sciatique de la jambe droite. Il est évacué avec une blessure aussi handicapante que douloureuse, qui lui occasionnera un traitement intraveineux à la cocaïne et lui laissera une démarche claudicante.
Déclaré inapte pour l’infanterie par une commission médicale, il décide néanmoins de continuer le combat et se porte volontaire pour l’aviation, en intégrant les écoles de pilotage en août 1915. L’apprentissage est laborieux à tel point qu’il n’obtient son brevet en janvier 1916 que grâce à la bienveillance de ses examinateurs qui lui donnent tout juste la moyenne.
Cela suffit pour l’affecter au front, à l’escadrille C 53 qu’il rejoint le 8 mars 1916 en pleine bataille de Verdun, sur son Caudron G.4 (n°1347) bimoteur qu’il baptise du nom de Toby – un nom qui se répètera sur tous ses autres appareils. Les combats sont rudes et dès le 31 mars 1916 il s’écrase au retour d’une mission sur le fort de Douaumont. Si son observateur sort des débris indemnes, Pelissier est victime d’une commotion cérébrale ainsi que de fractures aux côtes et à la mâchoire, qui lui valent une hospitalisation de deux mois. De retour au front en juin 1916, il gagne la SAL 202 (section de réglage d’artillerie lourde) au sud-est de Reims puis s’installe sur la Somme, où il va passer un total de quatre mois. Volant sur le Caudron G.4 n°2193 « Toby II », il va s’y distinguer avec son observateur, le S/Lt Homo, en abattant un Fokker Eindecker le 29 juillet 1916. Les deux hommes vont récidiver le 22 octobre 1916 à bord d’un Farman F.40, en abattant un biplace allemand.
Quatre jours plus tard, Pelissier va quitter le front probablement pour raisons de santé en étant affecté à l’arrière comme moniteur à l’école de Buc, officiant ensuite dans plusieurs autres écoles pendant toute l’année 1917 où il sera promu au grade de sous-lieutenant. Il ne reviendra au front que le 6 janvier 1918 en étant affecté à la SPA 155, une escadrille du GC 18 lui-même composante de la Division Aérienne du général Duval. Volant à bord du SPAD VII n°3119 « Toby III », Pelissier, bien qu’ayant atteint l’âge vénérable pour un pilote de chasse de 32 ans, va se montrer aussi habile qu’enthousiaste et va vite augmenter son score, descendant un Albatros D III en mai, suivi de deux autres victoires en juin et trois en septembre, terminant la guerre avec 8 victoires homologuées dont deux Drachen et étant nommé à quelques jours de l’armistice chef de la nouvelle escadrille SPA 175 qui n’a pas le temps d’être engagée.
René Pelissier est alors démobilisé en 1919 l’année où il se marie, quittant la vie militaire tout en effectuant quelques périodes de réserves. Radié du personnel naviguant en raison de son âge en 1936, il va être remobilisé le 29 août 1939 avec son grade de commandant de réserve à la commission de contrôle postal télégraphique de Clermont-Ferrand, puis, le 2 novembre 1939, est nommé président de la sous-commission de contrôle télégraphique de Vichy. Il va être démobilisé à sa demande en juillet 1940 et se retirer à ses affaires privées, résidant durant la guerre à Heudreville-sur-Eure, en Normandie, pour s’éteindre ensuite à Paris le 27 mars 1969.
Sources
- Dossier individuel SHD n°1P 23810/1
- Article Christophe Cony dans AVIONS n°124