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Paul Montange
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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Profils

Paul Montange

5 victoires sûres (dont 1 drachens), 0 victoires probables
Palmarès détaillé »

Paul Alexandre Marie Montange naît le 20 février 1892 à Belleville-sur-Saône dans une famille de notables où son père est médecin et un des ses oncles notaire. Le jeune garçon, bien qu’issu d’un milieu favorisé, ne montre aucune disposition pour les études et quitte l’école sans avoir son certificat d’études. Il s’engage à 18 ans dans l’armée à la mairie de Lyon le 19 novembre 1910 et se retrouve incorporé comme simple soldat au 13e régiment de chasseurs à cheval.

On ne peut pas dire que sa carrière militaire ait été des plus brillantes : promu au grade de brigadier après un an de service, il ne s’élèvera pas plus haut et sera même dégradé le 2 septembre 1913 pour s’être enivré et avoir causé du scandale dans son cantonnement en compagnie de deux prostituées. Il termine son contrat d’engagement en décembre 1913 au 4eme régiment de dragons rétrogradé en soldat de 2e classe, ayant même fait un mois supplémentaire pour raisons disciplinaires… Rendu à la vie civile, il ne fait pas grand-chose de sa nouvelle liberté car il est noté comme étant sans emploi quand il est mobilisé de nouveau huit mois plus tard, affecté au 2e régiment de dragons. Il se bat avec son unité jusqu’à la fin du mois de janvier 1915 où il est muté au 4e régiment du génie en étant instruit au maniement de projecteurs de campagne. De retour au front en avril 1915, il est traduit devant le conseil de guerre le 1er septembre 1915 et condamné à 5 ans de travaux publics pour outrages à un supérieur à l’occasion du service. Muté au 2e régiment du génie, il va retrouver grâce aux yeux de ses supérieurs en réalisant une action d’éclat quand il va secourir des officiers pris sous le feu de l’artillerie en avril 1916.

Cette action lui vaut une décoration et appuie sa demande pour passer dans l’aviation, peut être aussi favorisée par des supérieurs soulagés de s’en débarrasser et qui l’ont noté comme un soldat « à mater ». Entré en école de pilotage en février 1917, il en ressort breveté et promu au rang de caporal, et se retrouve affecté à l’escadrille N 155 en juillet 1917, une unité nouvelle qui se forme sur le terrain d’Etampes. L’unité stationne sur le terrain de Noblette dans la Marne et n’est équipée que de Nieuport 24 et 27 dépassés. Paul Montange, promu sergent en octobre, effectue de nombreuses patrouilles sans remporter le moindre succès. Mais les choses changent en janvier 1918 quand l’escadrille est rééquipée de SPAD VII et XIII et se retrouve amalgamée dans la Division Aérienne au sein du GC 18 : les occasions de combattre seront nombreuses au moment des offensives allemandes du printemps 1918. C’est à cette occasion que Paul Montange va se révéler, en obtenant un « doublé » le 20 mai 1918, puis un autre le 2 septembre et un dernier succès le 13.

Il termine la guerre avec deux palmes et trois étoiles à sa croix de guerre, faisant de lui l’as le moins décoré de 14-18 car il ne reçoit même pas la médaille militaire – son caractère difficile y étant sans doute pour quelque chose. Démobilisé en 1919, il se retire à Lyon et exerce le métier de représentant de commerce avant de devenir directeur d’une société de transport. Il reste passionné par l’aviation et effectue avec régularité ses périodes de réserve, au cours desquelles il est promu lieutenant, mais où il est comme d’habitude en difficulté avec ses supérieurs dont l’un note en 1934 : « Pilote pouvant mieux faire à tous points de vue. Trop persuadé d’être un super champion, commet parfois de grosses fautes. Peu assidu dans son entraînement, considère que la discipline existe pour les autres mais pas pour lui. » Malgré son excellent niveau de pilotage, il va se retrouver radié des réserves en 1938, officiellement en raison de son âge, et ne sera pas remobilisé en 1939, ne faisant pas parler de lui durant la seconde guerre mondiale. Il est décédé à Lyon le 4 octobre 1963.

Sources

Archives départementales du Rhône :

  • État civil de la ville de Belleville
  • Case matricule (Rhône central Cl 1912 Mat 349)

Dossier individuel SHD n°1P 30 993/2

Article Christophe Cony dans AVIONS n°150-152-153

Palmarès de Paul Montange

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
1 20-mai-18 SPA 155 SPAD Biplace
2 20-mai-18 SPA 155 SPAD Chasseur
3 02-sept-18 SPA 155 SPAD Biplace Vausillon En collaboration avec Lt Pelissier
4 02-sept-18 SPA 155 SPAD Drachen Bauris En collaboration avec Lt Pelissier
5 13-sept-18 17h50 SPA 155 SPAD Avion Chambley