- Sous-lieutenant Marc Ambrogi
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 14 septembre 1916 (brevet n°933)
- Cité dans le communiqué aux armées du 21 septembre 1918
- Escadrilles SPA 90
- Né le 8/06/1896 à Marseille
- Mort le 24/04/1971 à Marseille (Mort naturelle)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
10 palme(s)
1 étoile(s) d'argent
Profils
Marc Ambrogi
14 victoires sûres (dont 11 drachens), 7 victoires probables
Palmarès détaillé »
Marius, Jean, Paul, Elzéar Ambrogi voit le jour le 9 juin 1896 à Marseille, ville où est affecté son père, d’origine corse, et exerçant la profession d’officier d’administration militaire. Ses parents déménagent dans l’Hérault dans les années 1910, où le jeune homme, connu sous le prénom d’usage de Marc, y obtient ses deux baccalauréats juste avant la déclaration de guerre au mois d’août 1914.
N’ayant pas effectué son service militaire et pris dans la ferveur patriotique de l’époque, il s’engage volontairement dans l’armée en septembre 1914. Très jeune soldat et de constitution plutôt frêle, il est incorporé à la 14e section de commis et d’ouvriers d’administration et deviendra cycliste chargé de porter les plis de l’état-major aux diverses unités. Après un an à pédaler, il se portera volontaire pour l’aviation et va entrer en écoles de pilotage au mois de février 1916, dont il ressort breveté une année plus tard en février 1917 avec le grade de caporal, et étant affecté à une section de chasse en Lorraine sur chasseur Nieuport le mois suivant. Cette section sera vite fusionnée avec d’autres pour former l’escadrille N 90 basée à Toul.
Si le front le Lorraine est plutôt calme, plusieurs jeunes pilotes de la N 90 vont chercher de l’action dont Marius Ambrogi, qui, promu sergent, va prendre la tête de cette bande de tête brûlées en remportant la première victoire officielle de l’escadrille le 30 octobre 1917 quand il contraint un biplace ennemi à se poser dans les lignes françaises où il est capturé, et ce après plusieurs succès qui ne lui ont pas été homologués. Effectuant également plusieurs missions de mitraillage des tranchées, il revient plus d’une fois avec son appareil criblé de balles… Dès lors, régulièrement, il va ajouter d’autres pièces à son tableau de chasse, d’abord des avions, puis à compter du mois de mai des ballons captifs ennemis, les Drachen, qu’il fait flamber aux commandes de son SPAD en risquant sa vie à chaque fois face à une forte DCA. Le 21 septembre, il est cité au communiqué aux armées après ses 10e et 11e victoires, et va terminer la guerre avec le grade de lieutenant et avec un score de 14 victoires homologuées, dont 11 ballons, ce qui lui vaudra la légion d’honneur, la médaille militaire et 10 palmes sur sa croix de guerre. Il ira offrir ses décorations à notre Dame de la garde à Marseille, pour remercier la Bonne Mère d’avoir survécu à la guerre.
Démissionnant de l’armée mais restant un officier de réserve actif, il va réussir sa vie professionnelle en créant une importante affaire d’importation de charbon, tout en devenant le président de l’aéro-club de Provence et le restera pour une quarantaine d’années. Ses nombreux vols effectués aux commandes d’avion de tourisme lui permettent de rester au meilleur niveau de pilote et, quand éclate la seconde guerre mondiale, d’être mobilisé en tant que pilote de chasse avec son grade de commandant de réserve. Il sera affecté en tant qu’officier en second du GC I/8 sur Bloch 152 et va effectivement réaliser 4 missions de guerre durant la courte campagne de 1940, au cours desquelles il va ajouter une nouvelle victoire à son palmarès le 18 mai 1940 contre un Dornier 17. Faute d’avions disponibles, il terminera la campagne en pilotant l’appareil de liaison de son groupe.
Démobilisé, il reprendra sa profession d’armateur et va soutenir le régime de Vichy en adhérant à la légion des combattants qui fédère les anciens combattants de 14-18 fidèles au Maréchal Pétain. Il participe cependant aux combats de la libération de Marseille en 1944 mais va être accusé de collaboration à la libération, charges dont il sera acquitté par la cour de justice de Marseille le 14 novembre 1945. Lieutenant-colonel de réserve et toujours actif à l’aéroclub de Provence, il s’éteint à Marseille en 1971.
Sources
- Dossier individuel SHD n°1P 19801/1
- Témoignage oral SHD